Vous les avez vus parcourir les médias ? Errant comme des âmes en peine, ils bandent les muscles, menacent, insultent, se posent en défenseurs du Chef.
Ce sont des prospecteurs d’idées qu’ils tentent de faire vendre. Hier reclus, boudant la presse, ils sont devenus si attachants, faisant la cour aux journalistes. Ils écument les médias —, considéré comme un dangereux journal d’opposition ! —, sollicitent des interviews.
On les voit occuper les « Unes » des périodiques, répondant avec empressement aux invitations des journalistes. Ce sont des imposteurs. Des grandes gueules ! Ils savent que le Chef se prépare à secouer l’arbre pour faire tomber les feuilles mortes.
Donc, ces grandes gueules se croient ministrables. Se présentent en hommes providentiels de leurs patelins. Leur obsession, c’est de siéger à la table du Conseil des ministres. Ou, en tout cas, être nommés à un poste stratégique. D’où ils pourront s’enrichir.
Mais plutôt que d’occuper le terrain avec intelligence, ils ont commencé à tracer une ligne rouge que d’autres Sénégalais ne devraient pas franchir.
Gare à ces impertinents qui oseront se dresser contre eux. Voulant se substituer aux forces de sécurité, ils se déclarent prêts à se battre. Contre qui ?
Les compatriotes qui ne partagent pas les mêmes vues politiques qu’eux, pardi ! Et à qui ils refusent la jouissance d’un droit inscrit dans la Constitution. Quelle déchéance mentale.
Voir des hommes qui se drapent dans leurs costumes d’intellectuels pour se comporter de la sorte fait assurément désespérer de cette race d’hommes. Il nous faut rester nous-mêmes.
Conserver le rang que ce pays a toujours occupé aux yeux du monde. Une terre stable où il fait bon vivre et où la démocratie est arrosée, irriguée par des idées et non par des gourdins ou le sang d’innocents protestant pour leurs droits.
Ce qui apparait comme un recul. L’image dégradante que notre pays offre au monde ces jours-ci est à gommer. Rapidement !
