Les Etats-Unis vont annoncer jeudi le don de 500 millions de vaccins anti-Covid aux pays pauvres, tandis que l’OMS appelle les pays européens à ne pas baisser la garde, le niveau de vaccination étant encore trop bas pour éviter une nouvelle vague.
Si une partie de la population des pays riches reprend une vie normale grâce à la vaccination, ces progrès sont encore fragiles et doivent encore être étendus aux pays moins favorisés.
Le président Joe Biden, en voyage au Royaume-Uni, va annoncer l’achat de 500 millions de doses de vaccins de Pfizer/BioNTech afin d’en faire don à d’autres pays dans le besoin, a déclaré jeudi la Maison-Blanche.
« Il s’agit de la plus grosse commande et donation de vaccins réalisée par un seul pays et un engagement du peuple américain à aider à protéger les populations du monde entier contre le Covid-19 », a souligné l’exécutif américain.
Ces vaccins seront distribués « à 92 pays » défavorisés à travers le dispositif Covax, mis en place pour assurer une distribution équitable des vaccins.
Ils commenceront à être envoyés en août, avec 200 millions de doses livrées d’ici la fin de l’année. Les 300 autres millions seront livrées d’ici juin 2022.
Joe Biden doit faire cette annonce au Royaume-Uni où il va notamment participer en fin de semaine au sommet du G7 en Cornouailles.
Avec près de 64% des adultes américains ayant désormais reçu au moins une dose, la Maison Blanche tente aujourd’hui de se poser en leader dans la lutte planétaire contre la pandémie, qui a fait plus de 3,76 millions de morts, dont près de 600.000 aux Etats-Unis.
Alors que les pays riches ont pris d’assaut les vaccins, Covax ne parvient pas à fonctionner à plein régime. Au 4 juin, le dispositif avait livré plus de 80 millions de doses dans 129 pays et territoires, bien moins que prévu.
Ainsi près de 90% des pays africains manqueront l’objectif mondial de vacciner un dixième de leur population d’ici septembre, s’ils ne reçoivent pas d’urgence au moins 225 millions de vaccins, a averti jeudi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
🚨OFFICIEL : Joe #Biden confirme que les États-Unis vont faire don de 500 millions de vaccins au monde en plus des 80 millions déjà promis.pic.twitter.com/1kPOUnOuq2
— INSIDE USA • Théo 🇺🇸 (@TheoLaubry) June 10, 2021
L’OMS appelle les pays riches, une fois leur population vaccinée, à partager leurs stocks de vaccins avec les pays moins favorisés, afin de sauver des vies, mais aussi de permettre d’éradiquer l’épidémie au niveau mondial.
Don de doses ou levée des brevets protégeant les vaccins peuvent permettre de faciliter la vaccination à travers la planète: le Parlement européen, en désaccord avec la Commission européenne, s’est prononcé jeudi pour une levée temporaire des brevets afin de développer la production et « améliorer l’accès mondial à des produits médicaux abordables ».
Dans les 53 territoires que compte la région Europe selon les critères de l’OMS, 30% de la population de la région a reçu une première dose de vaccin et 17% est entièrement vaccinée.
Pourtant, alors que les pays européens allègent leurs restrictions, l’OMS les a appelés à ne pas baisser la garde. « La couverture vaccinale est loin d’être suffisante pour protéger la région d’une résurgence », a prévenu jeudi le directeur Europe de l’OMS, Hans Kluge, appelant à maintenir les mesures barrière et éviter les voyages à l’étranger.
« Le chemin à parcourir pour atteindre une couverture d’au moins 80% de la population adulte est encore considérable », a-t-il souligné. « Nous sommes loin d’être hors de danger ».
Tandis que les mineurs sont encore peu concernés par la vaccination, la société de biotechnologies américaine Moderna a annoncé avoir déposé une demande d’autorisation de son vaccin contre le Covid-19 pour les adolescents de 12 à 17 ans aux Etats-Unis.
Son principal concurrent, le vaccin Pfizer/BioNTech, a déjà été autorisé dès 12 ans aux Etats-Unis, au Canada et dans les 27 pays de l’Union européenne.
Fin du port du masque
Aux ravages de la maladie s’ajoutent les conséquences catastrophiques pour l’économie des pays les plus pauvres. Ainsi, selon un rapport de l’ONU publié jeudi, neuf millions d’enfants risquent d’être contraints à travailler à cause de la pandémie, s’ajoutant aux 160 millions qui sont déjà obligés de le faire.
Dans les pays riches, les habitants retrouvent un semblant de vie normale à la faveur d’un recul de l’épidémie grâce à la vaccination.
Arrêt quasi total du port obligatoire du masque dès le 14 juin, bars et restaurants ouverts jusqu’à minuit le 11 juin, davantage de public pour l’Euro de football: le Danemark a annoncé jeudi les dernières étapes de son plan de levée des restrictions anti-Covid 19.
Celui-ci prévoit la levée totale des restrictions au 1er octobre et la disparition du passeport sanitaire nécessaire pour certaines activités.
« Tout ce qui nous a manqué, nous allons pouvoir le faire car nous avons un contrôle important de l’épidémie », a souligné le ministre de la Santé Magnus Heunicke.
Grâce à un rebond de l’économie plus rapide qu’attendu avec la décrue de la pandémie, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé à 4,6% en 2021 et 4,7% en 2022 ses prévisions de croissance en zone euro.
Mais dans d’autres régions du monde, la pandémie continue de faire rage, notamment en Iran, qui a franchi le seuil de 3 millions de cas, et peine à contenir une nouvelle vague en raison de la lenteur de sa campagne de vaccination et à un relâchement des comportements.
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