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Les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques se réunissent pour endiguer l’influence chinoise

Les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de l’Australie, du Japon et de l’Inde ont commencé vendredi leurs discussions sur l’approfondissement de leur alliance dite du Quad, visant sans la nommer la Chine et son l’influence en pleine expansion dans la région Asie-Pacifique.

Le Premier ministre australien Scott Morrison a ouvert la journée en soulignant l’importance de ce groupe dans la mise en place de coopérations entre démocraties partageant les mêmes idées, faisant allusion aux relations difficiles de son propre pays avec Pékin.

« Nous vivons dans un monde très fragile, fragmenté et conflictuel », a-t-il souligné devant les diplomates invités.

« Nous nous opposons à ceux qui cherchent à nous contraindre », a-t-il ajouté.

Sans mentionner nommément la Chine, M. Morrison a dit son « grand réconfort » à savoir que ses trois partenaires comprennent « la contrainte et la pression que subit l’Australie ».

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a assuré que, même si Washington se focalise à l’heure actuelle sur la menace russe en Ukraine, le défi à plus long terme reste l’avancée de la Chine, qui remet en cause « l’ordre traditionnel ».

« A mon avis, il ne fait guère de doute que l’ambition de la Chine, à terme, est de devenir la première puissance militaire, économique, diplomatique et politique, non seulement dans la région mais aussi dans le monde », a-t-il déclaré au journal The Australian à la veille des discussions.

Le groupe du Quad a été lancé en 2007 mais n’a vraiment pris forme qu’une dizaine d’années plus tard, après des affrontements violents à la frontière entre l’Inde et la Chine et un déploiement de la puissance militaire chinoise dans la mer de Chine méridionale.

Covid, 5G, climat
« Ensemble, nous formons un réseau vital de démocraties libérales qui s’engagent à coopérer concrètement et à faire en sorte que tous les pays de l’Indo-Pacifique, grands et petits, soient en mesure de prendre leurs propres décisions stratégiques, sans coercition », a déclaré vendredi la ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne, en amont du sommet.

Après des exercices navals communs en 2020 dans le Golfe du Bengale, la rencontre de Melbourne vise à approfondir la coopération dans des domaines tels que la lutte contre le Covid-19, les questions des technologies de l’information, avec notamment le déploiement des réseaux de télécommunications 5G, ou encore le changement climatique.

Le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi a expliqué en janvier devant son Parlement que le Quad permettait d’établir « un ordre libre et ouvert fondé sur l’Etat de droit » dans la région Asie-Pacifique.

La pandémie a permis au groupe de s’attribuer une mission plus large que l’endiguement de la puissance chinoise.

Les quatre pays ont utilisé ce cadre pour s’engager à distribuer 1,3 milliard de vaccins, dont 500 millions ont déjà été livrés, selon Mme Payne.

Pour les Etats-Unis, cette rencontre de Melbourne est l’occasion de réaffirmer son choix de faire de l’Asie le coeur de sa politique étrangère et de défense.

Même si l’Ukraine est « au centre des attentions » à Washington, a assuré M. Blinken à son arrivée en Australie, « le monde est grand ».

« Nos intérêts sont mondiaux et vous savez tous très bien que nous mettons l’accent sur les régions Asie-Pacifique et Indo-Pacifique », a-t-il ajouté.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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