Faits divers

Les époux Serigne Mbacké Guèye et Mariama Diouldé Diallo règlent leurs problèmes à la barre

Las des tromperies de sa femme et sentant sa virilité bafouée, Serigne M. Guèye a décidé de traîner son épouse, Mariama D. Diallo devant la barre du tribunal de Grande Instance de Dakar pour adultère et complicité d’adultère contre Amadou Koumé considéré comme l’amant de celle-ci.

Renvoyé à plusieurs reprises pour diverses raisons, l’affaire a été finalement vidée, ce 8 mars, devant la juridiction après plusieurs tours d’horloge.

En effet, soupçonnant son épouse d’entretenir des relations amoureuses avec l’accusé, l’époux cocu a préféré jouer le jeu durant 2 longues années pour surveiller sa femme et en profiter pour rassembler ses preuves.

L’épouse aurait entamé sa relation avec l’accusé depuis octobre 2020 matérialisée par des messages qu’ils s’écrivaient et constaté comme authentique par un huissier de justice.

Devant la barre, la prévenue, Mariama D. Diallo a été contrainte à un interrogatoire sur ses différentes discussions avec Amadou Koumé qu’elle considère comme amicales.

« Mon mari m’a délaissée et abandonnée depuis et c’est Amadou Koumé qui me soutenait dans la prise en charge de mes enfants. J’ai 4 enfants dont 3 filles. Il m’envoyait d’ailleurs des provisions de temps à autre et c’est sa femme qui l’amenait jusque chez moi. Tout cela se faisait dans le cadre des rapports de voisinage qu’on entretenait », a-t-elle confié au juge. Ce dernier qui lui restituait la conversation avec son soi-disant amant, ne manquait pas de s’arrêter sur des propos relevant d’une approche intime entre madame Guèye et le sieur Koumé.

« J’ai envoyé du gingembre à ta femme, mais c’est pour toi, je fais juste semblant », a souligné le juge en invitant l’accusée à confirmer cette déclaration comme venant d’elle.

« Oui, je l’ai écrit mais je ne lui ai jamais dit dans le message que je faisais semblant d’ailleurs, la femme de Koumé est toujours au courant de tout ce que Koumé et moi partageons dans le cadre amical et de voisinage », a-t-elle répondu.

« Pourquoi donc tu n’as pas fait croire à sa femme que c’était pour son mari », lui a rétorqué le juge.
« Je vous l’ai dit, je l’ai informé avoir envoyé du gingembre à sa femme, mais je n’ai jamais dit que je faisais semblant et que c’était pour lui », s’est-elle justifiée en précisant que son mari lui envoyait rarement la dépense quotidienne.

« Personnellement, je demandais des sommes d’argent à Koumé parce que j’étais dans le besoin, mais il n’y a jamais rien eu entre nous. Mon mari me donnait la dépense mais pouvait rester 3 à 4 jours sans me la donner. Ce sont des sommes qui varient entre 4 mille et 10 mille Fcfa », a expliqué Mariama D. Diallo.

Pour sa part, le présumé amant, Amadou Koumé a fait savoir que Mariama D. Diallo passait souvent le voir avec sa famille et les invites à son endroit s’inscrivaient dans ce cadre.

« Elle passait nous voir en famille et c’est dans ce contexte que je lui ai demandé qu’on se voit. J’ai utilisé dans le message le « On » pour qualifier la famille. », a déclaré le prévenu poursuivi pour complicité dans le délit d’adultère.

Prenant la parole, le plaignant a poussé les débats d’audience dans une profondeur plus délicate.

« Tout est parti lorsque Mariama D. Diallo était tombée malade et que je l’ai amené chez le tradipraticien Thierno Moulé Sow où j’ai dépensé 6 millions Fcfa, c’est là-bas qu’elle a prononcé le nom de Koumé.

C’est le même monsieur que j’ai aussi une fois trouvé chez moi, lorsque je l’ai interpellé, mon épouse m’a souligné que le sieur Koumé passait pour de petits services comme quémander du sel où pour faire le linge sur la terrasse », a expliqué le mari cocu. Il pousse le bouchon encore plus loin en attestant détenir des preuves contre son épouse.

« Je détiens des preuves audios dans lesquels ils parlaient de leurs rendez-vous d’hôtels où ils se voyaient. Il s’agit de discussions téléphoniques. Je détiens aussi des photos qu’ils se sont envoyées c’est dans une tablette, il n’y a que leurs photos dans l’appareil », a-t-il poursuivi. Il dira avoir suivi de près son épouse des nuits pendant 2 ans.

« Elle fréquentait régulièrement une demeure à Maristes où y’avait des artistes. Je prenais ma moto et j’attendais à chaque fois qu’elle sorte avec son véhicule pour la suivre jusqu’aux Maristes en croyant que j’étais chez ma seconde épouse », a expliqué devant la barre Serigne M. Guèye.

La salle a été, d’ailleurs, évacuée de son auditoire pour constater les pièces à conviction dans la plus grande discrétion.

Les époux ont été interpellés par la cour sur une éventuelle action de divorce entreprise pour que chacun puisse retrouver sa liberté.

« Lorsque Serigne Mbacké Guèye m’a abandonnée je suis parti voir ses parents pour retrouver ma liberté mais je n’ai pas eu de retour c’était au mois de novembre 2021 », a expliqué Mariama D. Diallo.

De son côté, Serigne M. Guèye a laissé entendre qu’il voulait d’abord avoir gain de cause pour son accusation d’adultère avant de parler de divorce. « Il est évident qu’on s’achemine droit vers ça », a-t-il dit.

Dans sa plaidoirie, la partie civile a considéré que l’instruction dans ce dossier prouve à suffisance que les faits d’adultère sont constants.

« Dès lors qu’il a rupture du pacte de fidélité entre l’épouse et son mari, on peut considérer qu’il y’a adultère et les messages que les accusés se sont envoyés le prouvent », a expliqué un des conseils avant d’attirer l’attention de la cour sur la chronologie des faits.

« Ils ont nié s’être vu jusqu’à ce qu’on écoute une conversation téléphonique qui dit le contraire et qui confirme exactement qu’ils se sont vus dans un hôtel. Mieux, l’épouse a fait des appréciations sentimentales envers le sieur Koumé. Tout le monde sait que le gingembre a des effets aphrodisiaques et elle l’a envoyé au sieur Koumé en l’invitant de faire de telle sorte que son épouse ne soit pas au courant », a dit l’avocat. Pour sa part, son confrère Me Daff croit qu’il ne suffit pas simplement de se retrouver à l’hôtel pour être infidèle.

« On parle aujourd’hui de petit adultère et même d’adultère virtuel. Il suffit d’avoir quelques mégaoctets de connexion internet pour être infidèle. Amadou Koumé pouvait l’inviter au café, au restaurant, les places ne manquent pas, mais quand il décide de l’inviter à l’hôtel c’est qu’il y’a autre chose d’ailleurs la femme a eu peur jusqu’à demander s’il y’avait pas de caméras à l’hôtel. La vérité c’est que Amadou courtisait la femme de Guèye.», a confié la robe noire qui invite à déclarer les accusés coupables et demande le franc symbolique en guise de dommages et intérêts.

Dans son réquisitoire, le maitre des poursuites a relevé la difficulté d’établir la matérialité des faits. « Il n’a pas été rapporté que les prévenus entretenaient des rapports sexuels. Je n’ai pas entendu ni lu des conversations pouvant confirmer une relation d’adultère », a dit le procureur qui a demandé la relaxe des prévenus.

La défense pour sa part, s’est appuyée sur le caractère de la célébration de la journée de la femme pour se désoler du comportement de la partie civile qui juge-t-elle cherche vaille que vaille à humilier une mère de famille.

« Monsieur Serigne M. Guèye a tort de traîner et d’humilier son épouse devant la barre, mais il n’y rien qui puisse établir la culpabilité des prévenus », a souligné l’un des avocats de Mariama D. Diallo.

« La partie civile fonde sa conviction sur une bouteille de gingembre que la prévenue aurait donné au sieur Koumé et sur des déclarations qui déçoivent parce que vides de sens. Il faut que la preuve soit licite et la partie civile a fait dans la collecte illicite de données personnelles pour nuire à une femme », a confié Me Seyba Sylva.

Me Abdoulaye Tall quant à lui, a plaidé le renvoi des fins de poursuite et de leur restituer leur dignité bafouée par un époux malade et jaloux.

Me Ciré Clédor LY qui a plaidé également en leur faveur a tenu à clarifier sur les photos contenues dans la tablette et les audios déposés par Serigne M. Guèye.

« La salle doit savoir qu’il n’y avait aucune photo montrant nue son épouse, rien d’indécent, aucun écart justifiant une quelconque infidélité (…) maintenant si le gingembre fait bander certains c’est leur problème », a confié l’avocat.

L’affaire est mise en délibéré au 5 avril prochain…

Avec Dakaractu

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