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Les djihadistes du JNIM, affiliés à Al-Qaïda revendiquent les attaques de Bamako du 17 septembre

Les djihadistes du JNIM, affiliés à Al-Qaïda revendiquent les attaques de Bamako du 17 septembre

Les djihadistes affiliés à Al-Qaïda ont revendiqué une attaque inédite depuis des années mardi dans la capitale malienne. Ils ont été jusqu’à prendre temporairement le contrôle d’une partie de l’aéroport international.

Tandis que certaines régions du Mali restent la proie d’attaques quasiment quotidiennes, sa capitale avait été préservée de la violence depuis une attaque anti-occidentale visant en mars 2016 un hôtel abritant l’ancienne mission européenne d’entraînement de l’armée malienne.

Cette fois-ci, les djihadistes affiliés à Al-Qaïda ont revendiqué une attaque inédite à Bamako où ils ont été jusqu’à prendre temporairement le contrôle d’une partie de l’aéroport international. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a exprimé mercredi sa « ferme condamnation » des attaques djihadistes qui ont frappé la veille Bamako, capitale du Mali qui a annoncé cette année quitter l’organisation.

Le bilan humain inconnu
Selon des images diffusées par les canaux du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM suivant l’acronyme arabe), des combattants déambulent en tirant au hasard dans les vitres du pavillon présidentiel qui accueille habituellement les départs et arrivées du chef de l’État et de ses hôtes. Un homme en arme incendie posément le réacteur d’un appareil qui paraît appartenir à la flotte officielle.

D’autres images montrent d’épaisses fumées s’élevant de l’aéroport et du hangar de l’avion présidentiel. Selon le groupe terroriste Nusrat al-Islam cette attaque terroriste aurait duré 9 heures. Elle aurait fait des centaines de morts et de blessés. « Six avions ont été détruits, dont un drone, et quatre autres avions ont été partiellement endommagés », précise-t-il. Ces informations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

« Une opération spéciale a ciblé l’aéroport militaire et le centre d’entraînement des gendarmes maliens au centre de la capitale malienne ce matin à l’aube, causant d’énormes pertes humaines et matérielles et la destruction de plusieurs avions militaires », a expliqué le JNIM via ses canaux de communication.

L’état-major des armées a reconnu dans la soirée que l’attaque avait causé « quelques pertes en vies humaines », notamment des élèves gendarmes, à l’école de la gendarmerie et des dégâts dans la zone aéroportuaire.

« La situation a rapidement été maîtrisée, tous les sites sont sous contrôle », s’est félicité l’état-major dans un communiqué lu à la télévision nationale en indiquant que le « ratissage de la zone se poursuit ». La télévision a montré des images d’une vingtaine de prisonniers les mains liées et les yeux bandés. Il semble que les combats se sont poursuivis une partie de l’après-midi avec des échanges de tirs nourris. Une source du Renseignement a fait état de l’emploi de lance-roquettes par les assaillants.

Pour l’heure, aucun bilan humain précis et fiable n’a été diffusé, dans un contexte sécuritaire tendu et de fortes restrictions imposées à la circulation de l’information sous la junte au pouvoir depuis 2020.

La lutte contre les djihadistes remise en cause
L’attaque de mardi remet en question le discours des autorités maliennes qui assurent avoir inversé en leur faveur la tendance contre les djihadistes. En 2022, les djihadistes avaient mené une attaque contre le camp militaire de Kati, fief de la junte situé à une quinzaine de kilomètres de Bamako.

Depuis 2022, les militaires au pouvoir ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont multiplié les actes de rupture, poussant vers la sortie la mission de l’ONU Minusma et dénonçant l’accord signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord, considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.

Ils ont fondé avec les régimes militaires burkinabè et nigérien une Alliance des États du Sahel il y a un an, et ont annoncé avec eux quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), accusée d’être inféodée à l’ancienne puissance coloniale française.

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