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Les chiffres effarants de la migration irrégulière: Barça ou «Barsakh», le phénomène persiste toujours

Barca ou « Barsakh », le phénomène de migration irrégulière demeure encore une triste réalité au Sénégal. Si d’aucuns peuvent penser qu’il y a eu un fléchissement du phénomène, les chiffres révélés hier par le Comité interministériel font froid au dos.

Les jeunes sénégalais continuent de défier le grand bleu de l’océan pour se rendre illégalement en Europe.

Les chiffres parlent : émigration clandestine au Sénégal : 2337 personnes interpellées, 1500 tentatives de départ déjouées, 83 convoyeurs déférés

Les chiffres sont les meilleurs indicateurs d’un phénomène qui, même s’il a connu une régression, n’en demeure pas moins réel, à savoir l’émigration clandestine la jeunesse pour partir vers l’eldorado européen.

Dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière, des efforts importants ont pourtant été consentis par les autorités sénégalaises pour barrer la route aux trafiquants qui tentent de convoyer irrégulièrement des migrants vers l’Europe.

De grandes actions ont été menées par les dirigeants européens et africains, particulièrement sénégalais, au cours des années 2020 et 2021 pour juguler ce phénomène. Et les résultats obtenus sont jugés satisfaisants.

Le tableau présenté hier par le Comité interministériel de lutte contre la migration clandestine (CILEC) est éloquent à cet égard. Il présente un bilan des actions menées par les forces de défense et de sécurité contre la migration irrégulière.

«3.615 embarcations ont été contrôlées, 2.337 personnes interpellées, 1. 500 tentatives de départ de migrants enrayées à partir des plages de Dakar, Mbour, Joal, Saint-Louis, Nianing, Lompoul, etc… 83 organisations et convoyeurs déférés, 10 pirogues, 3 véhicules, des GPS, des moteurs et des denrées saisis », peut-on lire dans une note du Comité national de lutte contre la migration irrégulière à l’occasion de la cérémonie de lancement officiel des activités dudit comité.

La représentante de l’Union Européenne a conforté ces chiffres en s’adossant à ceux fournis par l’Organisation internationale de la migration (OIM). « Cette crise a causé un lourd bilan humain, l’OIM estime le nombre de morts à 850 sur la route de l’océan Atlantique en 2020.

42 pirogues venant du Sénégal ont touché les côtes des Canaries à bord desquelles se trouvaient 2644 personnes selon les chiffres espagnols, tandis qu’une quinzaine de pirogues ont été interpellées par les forces de sécurité et de défense.

Malheureusement ce phénomène s’est accompagné de drames et de pertes en vies humaines, ce qui est pour nous inacceptable. Nous saluons la création et le lancement du CILEC qui va renforcer la coordination et l’action gouvernementale et donner les moyens de prévenir la recrudescence de la crise migratoire » a-t-elle ajouté.

Le commissaire Henri Boumi Ciss de la Police, en sa qualité de secrétaire général du CILEC, a indiqué que l’émigration clandestine a amplifié l’exode rural et le départ des bras valides dans les régions de l’intérieur et a installé l’insécurité et la criminalité organisée en particulier la traite des personnes et le trafic illicite des migrants dans les zones côtières et frontalières.

L’émigration clandestine interpelle aussi bien les pays du Sud que ceux du Nord, selon l’officier de police. La longue fermeture des frontières à cause de la Covid a accéléré la recrudescence des départs à partir de septembre 2020, selon Henri Boumi Ciss.

Ce qui urge, estime pour sa part le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Felix Diome qui présidait la cérémonie aux côtés du secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, Moïse Sarr, c’est la conjugaison des efforts collectifs de tous les acteurs et services compétents de l’État ainsi que ceux des partenaires pour mettre fin à cette pratique irrégulière de la migration…

Cela en vue de l’éradication de ce phénomène devenu mondial, avec une nouvelle approche inclusive s’articulant autour d’une stratégie multisectorielle et multi-acteurs, qui fait le pari de mobiliser les services de l’État, les communautés et les partenaires au développement. Il appartiendra à ce comité de participer à la gestion de la prévention des départs dans les endroits présentés comme sites de départ, mais aussi coordonner les actions des différents acteurs évoluant dans le domaine pour infléchir la tendance.

El Hadj SOW

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