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Les agriculteurs sénégalais s’adaptent à la baisse inquiétante des nappes phréatiques

Le 9e forum mondial de l’eau s’est ouvert lundi 21 mars à Dakar. C’est la première fois que cet événement international majeur sur la gestion de l’eau et de l’assainissement se déroule en Afrique subsaharienne.

L’accès à l’eau devient de plus en plus problématique dans la zone maraîchère des Niayes, surnommé le grenier du Sénégal, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Dakar. À tel point que certains producteurs, qui voient les nappes phréatiques baisser, ont choisi de modifier leurs pratiques.

Samba Dia, par exemple, a dû investir dans des motopompes et de mini forages assez profonds, alors que le champ où il fait aujourd’hui pousser des papayers était avant un marécage : « Avant, on creusait et on trouvait de l’eau, confirme-t-il. Mais actuellement ça baisse, donc on est obligé de faire des petits forages, jusqu’à 20 mètres. Là, on a de l’eau en quantité suffisante. »

Thierno Gningue, producteur depuis 2017, utilise quant à lui une technique d’arrosage en aspersion, avec des bandes qui passent entre ses cultures, trouées tous les 20 centimètres et qui laissent s’échapper de fines gouttes en jet. « Avec cette technique, j’économise de l’eau et du carburant. Quand je mets les paillages, ça conserve l’humidité. Après arrosage, je peux rester trois ou quatre jours sans arroser. » Dans un autre champ, Omar Diop essaye un système de goutte-à-goutte pour faire pousser des pastèques et des aubergines amères. « C’est pour ne pas gaspiller l’eau. Nous avons des usines autour, qui ont des moto-pompes, et ça pose un problème. »

Économiser l’eau… et reboiser
Pour faire face à cette tension autour de la disponibilité de l’eau, une « plateforme locale de l’eau » a été créée dans la zone de Mboro, notamment en partenariat avec différentes institutions de l’État. L’idée est que les acteurs se concertent sur une utilisation rationnelle de cette ressource.

« Si on veut pousser les agriculteurs à utiliser les nouveaux systèmes comme l’aspersion ou le goutte-à-goutte, il faut que cette eau ne soit pas chargée en fer et autres éléments qui pourraient boucher les conduits d’arrosage, souligne Medoune Loum, qui préside la plateforme. Et, ajoute-t-il, « pour que la nappe se régénère, il faut des pluies. Et pour avoir des pluies, il faut reboiser. »

5 000 plants sont déjà en train de pousser en pépinière, pour la prochaine campagne de reboisement.

Thea Ollivier

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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