Transport Aérien

L’ensemble du trafic aérien américain chamboulé par une panne informatique

Une panne informatique a forcé le régulateur américain de l’aviation civile (FAA) à suspendre temporairement tous les départs de vols intérieurs mercredi matin, causant de nombreux retards, la Maison Blanche écartant à ce stade la possibilité d’une cyberattaque.

L’incident, qui a débuté dans la nuit de mardi à mercredi, a affecté un système d’informations crucial pour les pilotes et les équipages.

Pour garantir la sécurité du trafic aérien, la FAA a décidé d’empêcher tous les décollages de vols intérieurs jusqu’à 09H00 sur la côte est du pays (14H00 GMT), le temps de résoudre le problème.

Seuls les aéroports de Newark, situé dans la banlieue ouest de New York, et d’Atlanta ont pu reprendre un peu plus vite pour éviter une trop grande congestion du trafic.

Selon le dernier tweet de la FAA, « les opérations normales de trafic aérien reprennent progressivement » à travers le pays.

L’agence « continue à chercher la cause du problème initial ».

Interrogé sur le sujet avant la levée de l’interdiction de décollage, le président américain Joe Biden a dit s’être entretenu avec son ministre des Transports, Pete Buttigieg, mais ne pas connaître l’origine de la panne pour le moment.

Les régulateurs « s’attendent à avoir une meilleure idée dans quelques heures et réagiront à ce moment-là », a-t-il indiqué.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a elle affirmé sur Twitter qu’il n’y avait à ce stade « pas de signe qu’il s’agisse d’une cyberattaque ».

6.000 vols
Au total selon le site spécialisé Flight Aware, près de 6.000 vols étaient retardés aux Etats-Unis à 10H35 (15H35 GMT), avec des répercussions au Canada et au Mexique.

A l’aéroport Ronald Reagan, situé près de Washington, les tableaux de départs étaient truffés de signalements rouges indiquant des retards.

« On va rater notre correspondance », déplore auprès de l’AFP Lisa Nho, qui attend avec sa fille de presque deux ans un vol pour le Texas, suivi normalement d’un autre vol pour Cabo, au Mexique. « On était en train de partir quand on a reçu un SMS disant que le vol serait retardé », a-t-elle expliqué.

Le vol de Vince Hamilton pour Chicago a pour sa part déjà été retardé deux fois. S’il rate sa correspondance à St. Louis, où il est censé prendre un bus, il prévoit de louer une voiture.

A l’aéroport de Mexico, plusieurs vols à destination des Etats-Unis étaient aussi retardés, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Les clients peuvent continuer à subir des retards et des annulations pendant que nous travaillons à rétablir notre programme, et doivent consulter » l’application ou le site de la compagnie pour obtenir les dernières informations sur leur vol, souligne la compagnie United Airlines dans un message.

« Nous surveillons de près la situation et travaillons avec la FAA pour minimiser les perturbations pour les clients », a pour sa part assuré American Airlines dans un communiqué séparé.

Cet épisode de perturbations dans les aéroports américains intervient quelques temps après une grande pagaille déclenchée au moment de Noël par une vague de froid extrême accompagnée de chutes de neige, et qui s’était prolongée pendant plusieurs jours par des annulations en cascade au sein de la compagnie Southwest.

Le système Notice To Air Missions (NOTAM), affecté par la panne de mercredi, permet de transmettre des informations aux navigants concernant des risques, des évolutions dans les aéroports et d’autres renseignements cruciaux.

Ce système est « essentiel dans l’information requise pour la conduite des opérations sols/airs », a expliqué à l’AFP Michel Merluzeau, analyste pour le cabinet AIR.

« Cela peut inclure des informations sur les aéroports, des activités spéciales comme des opérations militaires, ou des restrictions temporaires de vol », a-t-il poursuivi.

21.464 vols au total sont censés décoller des Etats-Unis ce mercredi, une grande majorité étant constituée de trajets à l’intérieur du pays, selon des chiffres communiqué par le cabinet spécialisé Juliett Alpha. Environ 2 millions de passagers sont potentiellement affectés par l’incident.

Pete Buttigieg a indiqué sur Twitter avoir demandé une enquête « pour déterminer les causes (de la panne) et recommander les prochaines étapes ».

La présidente de la commission du Sénat américain en charge des transports, Maria Cantwell, a aussi prévenu qu’un comité examinerait les causes des perturbations. « Le public a besoin d’un système de transport aérien résilient », a-t-elle souligné dans un communiqué.

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