Politique

Législatives de 2022: Yewwi Askan Wi rejette le système de parrainage imposé par Macky Sall

Les leaders de la coalition Yewi Askan Wi, en conférence de presse hier, ont rejeté en bloc le système de parrainage imposé par Macky Sall. Ils se fondent sur la décision de justice annoncée par la Cour de Justice de la CEDEAO relativement à cette question, mais aussi de l’impossibilité de le faire du point de vue technique, sans oublier le viol du secret du vote ainsi que les possibles magouilles pouvant en découler notamment par le ministère en charge des Élections.

Comme en 2019, lors de la présidentielle, le système de parrainage sera imposé à toute coalition désireuse de participer aux prochaines législatives. Et du côté de l’opposition, comme il y a trois ans, les leaders entendent tout mettre en œuvre pour que ce système, qu’ils qualifient de filtre, ne puisse passer.

Hier, en conférence de presse, à laquelle ont pris part des leaders tels que Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Malick Gackou, Habib Sy, Cheikh Tidiane Dièye ou encore Aïda Mbodj, Yewi Askan Wi a crié haut et fort qu’elle n’acceptera pas que ce système de parrainage soit appliqué et a fortiori pour être un élément constitutif d’élimination de listes de l’opposition. “Nous n’accepterons pas ce système, parce que sur le plan politique, stratégique et constitutionnel cela n’est pas légal, car la Cour de Justice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rendu une décision de justice rendant inapplicable le parrainage.

Et conformément à cette décision, la coalition YAW dit de manière explicite et audible que nous ne l’acceptons pas et du coup, nous le rejetons”, a dit Cheikh Tidiane Dièye, membre de la coalition et leader du mouvement Sénégal bi niou beug. Selon Cheikh Tidiane Dièye qui a parlé au nom de YAW, la Cour de Justice de la CEDEAO a clairement dit que ce système viole le secret du vote qui ne doit pas être divulgué.

À l’en croire, si une personne censée voter pour un candidat est obligée de parrainer ce dernier et non un autre, cela veut juste dire qu’avec ce système le vote n’est plus secret. “Si toutes ces informations sont données au ministre de l’Intérieur qui est lui-même partisan, il peut retrouver un potentiel électeur de l’opposition, le tracer avant de l’enlever de son bureau originel et l’amener ailleurs où il ne voterait pas parce que ne sachant pas où voter.

Ce sont là les problèmes les plus élémentaires que ce système peut engendrer”, a déclaré M. Dièye. Il ajoute que le parrainage crée une difficulté de participation à l’élection pour tout candidat, à cause du nombre de parrains demandés, mais aussi de celui des candidats qui peuvent être une pléthore comme lors de la dernière présidentielle.

Cheikh Tidiane Dièye et ses camarades de Yaw soutiennent que Macky Sall a imposé ce système à cause de la dégringolade qu’il a enregistrée lors des dernières élections locales. Pour eux, sa coalition a perdu ces élections. Et, selon YAW, la même tendance va se répéter lors des législatives du 31 juillet prochain.

Macky Sall fait dans une patrimonialisation et une personnalisation du pouvoir.
Cheikh Tidiane Dièye n’a pas manqué de dire que le Président Macky Sall fait une patrimonialisation et une personnalisation du pouvoir, ce qui l’a poussé à mettre en place ce système. Et tout ceci en dépit de l’arrêt de justice rendu par la CEDEAO. Les leaders de YAW estiment que Macky Sall est un président membre d’une communauté qui ne respecte jamais les décisions de la CEDEAO dont les règles sont au-dessus des celles nationales.

Il a ainsi violé les arrêts de justice de la CEDEAO pour imposer le parrainage. Pour eux, il ne les exécute que quand elles l’arrangent comme dans le cas de l’embargo du Mali. Pulsions populaires, expressions légitimes de la volonté populaire

MALICK GAKOU: Macky Sall a perdu la majorité sociologique, sociale et politique
De son cote, le leader du Grand Parti, Malick Gackou a soutenu que la montée en puissance de Yewwi Askan Wi montre que Macky Sall a perdu non seulement les locales, mais la majorité sociologique, sociale et politique.

“Remettant en cause toute participation à la future élection présidentielle, en sa qualité de magicien, Sall a sorti sa baguette magique pour essayer d’éliminer ou décaler des candidats avec son système de parrainage.

Nous considérons que c’est une vaste escroquerie politique, un filtre pour éliminer des candidats et demain pour éliminer des listes”, a dit l’ancien responsable de l’Alliance des Forces du Progrès (AFP). Pour lui, les tendances lourdes qui ont commencé à se dégager lors des locales ne sont que celles des pulsions populaires, à savoir l’expression légitime de la volonté populaire pour amorcer et faire amorcer notre pays des changements au grand bonheur des citoyens.

L’ancien ministre des Sports a fait savoir que les Sénégalais sont fatigués des brimades, des interdictions et des pesanteurs de la vie. “Le parrainage est inacceptable tant dans la forme que dans le fond. La coalition YAW n’a pas de problème pour disposer du nombre de parrainage demandé. Nos équipes vont travailler afin d’être en phase avec les lois et règlements, mais nous n’accepterons qu’aucune forme de forfaiture ne puisse tomber sur le peuple sénégalais”, a insisté l’ancien ministre du Commerce.

La coalition YAW a revendiqué une fois encore sa victoire sur BBY avec des chiffres à l’appui, rappelant les villes, les départements et les communes gagnés. Pour Déthié Fall, le leader du RPR, si cette tendance se confirme aux législatives, il y aura forcément cohabitation.

Moustapha DIA

Résultats des locales du 23 janvier 2022: BBY n’a obtenu que 40% des suffrages
Les partis et coalitions de partis ayant participé aux dernières locales continuent de tirer les leçons de cette consultation électorale. Pour Yewi Askan Wi, la majorité à perdu les locales en ayant enregistré que 40%, loin de la moyenne.

C’est en masse que la coalition Yewi Askan Wi a tenu une conférence de presse, hier dans les locaux du Parti Ré- publicain pour le Progrès (RPR) de Déthié Fall. Lors de cette rencontre avec les journalistes, c’est le député lui- même qui dans une projection vidéo, a expliqué la victoire de YAW lors des dernières locales. Pour lui, la coalition Benno Bokk Yakaar n’a pas obtenu la moyenne lors de ces joutes territoriales.

C’est la note de 40% des suffrages valablement exprimés qu’ils décernent à la coalition au pouvoir, un pourcentage selon eux, loin de la moyenne qui est de 50%. L’ancien responsable de Rewmi a montré comment BBY a chuté lors de ces élections. ’’ Yaw a talonné la coalition au pouvoir.

Et le président de la République sait que si ça continue comme ça, nous allons vers une cohabitation à l’Assemblée nationale. Dans les localités où nos listes étaient présentes, BBY a obtenu 37% et Yaw a obtenu 31%. Là, où ils ont éliminé nos listes, nous avons obtenu 24% et BBY a obtenu 40%’’, a-t-il souligné.

Sur la même lancée, et au vu de ces résultats, les leaders de YAW parlent déjà d’une cohabitation à l’Assemblée, lors des prochaines élections législatives, le 31 juillet 2022. ’’ La région de Dakar fait 26% de l’électorat.

Le cumul de nos pourcentages combinés à ceux de la coalition Wallu, dans une élection législative, nous donnerait 73 députés sur les 165 que compte l’Assemblée nationale’’, a déclaré le président du parti républicain pour le progrès (PRP).

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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