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Le trafic de faux médicaments prend des proportions inquiétantes au Sénégal

Le trafic de faux médicaments prend des proportions inquiétantes au Sénégal

Le trafic de faux médicaments prend des proportions inquiétantes au Sénégal. Les saisies opérées par les douanes sénégalaises lors des dernières semaines témoignent de l’ampleur du phénomène.

L’administration des douanes a en effet annoncé le 10 mai une saisie record de plusieurs tonnes de médicaments à Keur Ayip dans la région de Kaolack (centre).

« La valeur de cette saisie est estimée à 1 564 118 740 de francs Cfa (2.8 millions de dollars américains ) en plus de 649 kg de comprimés testés positif à la morphine pure dont la valeur reste à déterminer », a indiqué l’administration douanière, parlant d’une saisie « inédite ».

« Les médicaments étaient cachés sous des caisses de poissons congelés », a précisé la même source.

Cette opération a été précédée d’une autre menée le 27 avril qui a permis la saisie de médicaments contrefaits d’une valeur de 38 millions francs cfa (70.350 dollars ) dans la zone centre (entre Kaffrine et Kaolack).

Faisant le bilan juste après cette saisie d’avril, l’administration douanière avait fait savoir que la valeur des médicaments contrefaits saisis entre 2019 et 2021 s’élevait à près de 3 milliards de francs (5.5 millions de dollars US).

L’ordre national des pharmaciens du Sénégal (Onps) a depuis longtemps commencé à alerter sur l’ampleur du phénomène, accusant même l’état de faire dans un laxisme inquiétant.

« Il s’agit d’un crime qui perdure depuis des années et dont les conséquences sont désastreuses aussi bien sur le plan économique que sur le plan de la santé publique. Malheureusement l’action de l’État ne semble pas aller dans le sens de décourager les trafiquants », s’est indignée Ami Diop, membre de l’Onps contacté par Anadolu.

« Les trafiquants de médicaments doivent être considérés comme des assassins compte tenu du nombre de morts qu’ils causent avec ces produits dangereux qu’ils mettent sur le marché. Aucune clémence ne doit leur être accordée et l’état se doit de sévir dans la rigueur », a exhorté Ami Diop.

« A défaut de quoi, le trafic va prendre encore des proportions plus importantes dans notre pays », a-t-elle insisté.

Alioune Ndiaye avec Agence Anadolu

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