Le gouvernement américain s’inquiète de la situation entre la Russie et l’Ukraine, mais le « soutien tacite » de la Chine à Moscou vient alerter encore un peu plus les États-Unis. Le Pentagone le juge déstabilisateur pour la situation sécuritaire en Europe.
Les États-Unis craignent une invasion du territoire par la Russie, mais redoutent également le « soutien tacite » de la Chine à Moscou.
Les Américains pensent toujours que le président russe Vladimir Poutine n’a pas pris sa « décision finale » d’envahir ou non l’Ukraine, a affirmé lundi le Pentagone, à la veille d’un voyage du ministre américain de la Défense Lloyd Austin en Europe.
« Nous ne pensons toujours pas qu’une décision finale a été prise » mais « une action militaire pourrait intervenir n’importe quand », a dit le porte-parole du Pentagone, John Kirby, lors d’une conférence de presse, alors que les Occidentaux craignent une attaque militaire de Moscou en Ukraine.
« Il est tout à fait possible » que Vladimir Poutine « agisse avec peu ou pas d’avertissement », a-t-il ajouté.
Le ministre américain de la Défense à Bruxelles ce mardi
Selon Washington, Moscou a renforcé pendant le week-end son dispositif militaire aux frontières de l’Ukraine, où plus de 100 000 soldats sont massés depuis des semaines.
Le porte-parole a par ailleurs annoncé la visite ce mardi 15 février de M. Austin au siège de l’Otan à Bruxelles, puis en Pologne et en Lituanie.
Le ministre américain rencontrera des responsables militaires et gouvernementaux pour « discuter du déploiement militaire de la Russie en Ukraine et autour » de ce pays.
En Pologne, M. Austin rencontrera le président polonais Andrzej Duda et visitera la base aérienne de Powidz où ont été déployés des soldats américains.
Il doit se rendre ensuite en Lituanie pour y rencontrer des responsables lituaniens, estoniens et lettons.
Un soutien de la Chine à Moscou « profondément alarmant »
John Kirby a également estimé que le « soutien tacite » de la Chine envers la Russie sur le dossier ukrainien était « profondément alarmant ».
Ce soutien « est franchement encore plus déstabilisateur pour la situation sécuritaire en Europe », a-t-il déclaré.
Le porte-parole du département d’État américain Ned Price a pour sa part indiqué que les États-Unis n’avaient vu « aucun signe concret de désescalade » à la frontière russo-ukrainienne.
Auparavant, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait estimé à Moscou qu’il y avait « toujours une chance » de trouver un compromis.
« Il est très possible, peut-être plus que jamais auparavant, que la Russie décide de mener une action militaire, au moment où de nouvelles forces russes continuent d’arriver à la frontière ukrainienne », a dit M. Price devant la presse.
« Nous restons engagés dans un processus de désescalade à travers la diplomatie » mais la Russie doit engager « une désescalade et s’impliquer dans un véritable dialogue et dans la diplomatie », a-t-il ajouté.
Les États-Unis ont décidé de déplacer leur ambassade en Ukraine de Kiev à Lviv, dans l’ouest du pays, face à « l’accélération spectaculaire » du déploiement de forces russes à la frontière, ont par ailleurs annoncé lundi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
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