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Le référendum constitutionnel initialement prévu le 19 mars reporté ultérieurement

Cette décision intervient au lendemain de la dénonciation par des religieux maliens de la présence du terme « laïcité » dans le projet de Constitution soumis récemment au Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta.

Les autorités de la Transition au Mali ont officiellement confirmé ce vendredi 10 mars, le report du référendum constitutionnel initialement prévu le 19 mars prochain.

Dans le communiqué rendu public pour la circonstance par le ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maïga, il a été indiqué que « la date du référendum prévu le 19 mars 2023 (…) connaîtra un léger report ».

Il a également précisé que « la nouvelle date du référendum sera fixée, après concertation avec l’autorité indépendante de gestion des élections et l’ensemble des acteurs du processus électoral ».

« Avant de rassurer que Le retour à l’ordre constitutionnel, après avoir mené les réformes nécessaires, demeure l’une des priorités absolues, dans le respect de la durée de la Transition ».

Parmi les raisons invoquées pour justifier le report du référendum, le ministre a avancé « la pleine opérationnalisation de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), à travers l’installation de ses démembrements dans les 19 régions administratives du Mali et le District de Bamako, dans les plus brefs délais ainsi que la vulgarisation du projet de Constitution ».

Même si ce report n’a été officialisé que ce vendredi, il faut dire qu’il planait depuis un certain temps. Comme signe annonciateur, la convocation du collège électoral censé intervenir 45 jours avant le début du scrutin, soit le 17 février dernier, ne s’est pas faite à date échue. Aussi la campagne qui devait démarrer depuis le 3 mars dernier soit deux semaines avant le scrutin, a accusé un retard.

Sur le plan logistique, il y a encore d’énormes difficultés qui rendent la tenue de ce référendum à la date indiqué quasiment impossible. Le président de la Cour constitutionnel, Amadou Ousmane Touré, avait jeté il y a quelques jours un pavé dans la marre en déclarant impossible pour sa structure d’organiser une élection dans les mois à venir faute d’argent.

Outre l’AIGE dont les démembrements doivent être installés 6 mois avant les élections en tenant compte du nouveau découpage administratif publié en février dernier, le projet de nouvelle Constitution n’a été remis au président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta que le lundi 27 février dernier. Depuis lors, il ne l’a toujours pas promulgué.

A côté de cette situation, le nouveau découpage administratif et le projet de Nouvelle Constitution sont décriés par une bonne partie de l’opinion publique malienne. Certains citoyens sont mécontents de ne pas voir leurs localités érigées en régions alors que des religieux n’approuvent pas la présence ou le maintien de la notion « laïcité » dans le projet de nouveau texte fondamental.

Ce référendum est censé la première étape du processus électoral devant être couronné par la présidentielle de février et mars 2024 qui devait marquer un retour à l’ordre constitutionnel à travers le transfert du pouvoir aux civils.

Une démarche conforme au chronogramme électoral fixant la fin de la transition à 24 mois à partir du 26 mars 2022 convenu d’un commun accord avec les partenaires du Mali comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

C’était d’ailleurs la condition qui avait facilité la levée en juillet 2022 des sanctions économiques et financières décrétées par l’organisation sous régionale ouest-africaine depuis janvier 2022.

Pour autant, le Mali fait toujours face à certaines sanctions visant des personnalités du pouvoir et l’exclusion du pays de certaines institutions telles que la CEDEAO, l’UA, etc. jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel. D’autres sanctions ne sont pas à exclure au cas où le délai du transfert aux civils à savoir mars 2024 n’est pas respecté.

Avec le report du référendum constitutionnel initialement prévu le 19 mars prochain à une date ultérieure, il sera difficile de ne pas imaginer un glissement du calendrier électoral. Ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles sanctions.

Avec APA

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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