C’est la fin d’une brève expérience démocratique dans cette petite monarchie gazière du Golfe. Un référendum visant à abolir les élections législatives au Qatar a été approuvé avec plus de 90% des suffrages exprimés, ont annoncé mercredi les autorités.
Le vote approuvant une série d’amendements constitutionnels a recueilli 90,6% des suffrages exprimés par les citoyens qataris, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
«En participant au référendum et en votant en faveur des amendements constitutionnels, les Qataris ont célébré (…) les valeurs d’unité et de justice», s’est félicité sur X l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani.
Au total, 84% des Qataris autorisés à participer au scrutin, soit une minorité parmi les quelque 380.000 citoyens du Qatar, ont pris part au référendum qui a eu lieu mardi, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Certains Qataris exclus du vote
La principale mesure du référendum visait à supprimer l’élection de 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un Conseil consultatif aux pouvoirs limités, dont les représentants étaient jusqu’alors désignés par l’émir.
La première et unique élection des membres de cet organe législatif avait eu lieu en 2021, un an avant d’accueillir la Coupe du monde de football. L’exclusion de certains Qataris du processus avait toutefois suscité des divisions parmi la population.
Seuls les descendants d’habitants déjà citoyens du Qatar en 1930 avaient eu le droit de voter et de se présenter comme candidats, disqualifiant d’office des familles naturalisées depuis, notamment des membres de l’importante tribu al-Mourra. Les candidats devaient aussi se présenter dans les circonscriptions où vivait leur famille ou leur tribu dans les années 1930.
Suite au référendum, c’est à nouveau l’émir du Qatar qui désignera l’ensemble des membres du Majlis al-Choura. Ce conseil peut proposer des lois, approuver le budget ou encore révoquer des ministres, le tout-puissant émir conservant un droit de veto.
Parmi les autres amendements proposés mardi figure un article permettant à tous les Qataris, y compris les citoyens naturalisés, d’occuper des fonctions ministérielles, un droit jusque-là réservé aux Qataris de naissance. Depuis 1999, le Qatar organise aussi des élections municipales tous les quatre ans.
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