Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La guerre dans et autour de Kiev
Au troisième jour de l’invasion menée par le président russe Vladimir Poutine, de violents combats se déroulent à Kiev, la capitale devenue ville-fantôme avec un couvre-feu instauré samedi jusqu’à lundi 08H00 (06H00 GMT).
L’armée de terre ukrainienne dit avoir détruit une colonne de cinq véhicules russes, dont un char.
Un haut immeuble résidentiel a été touché par un tir de missile. Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité de ce tir.
Le métro de Kiev est à l’arrêt et sert de « refuge » antiaérien aux habitants.
Les forces ukrainiennes ont aussi fait état de « violents » combats à 30 km au sud-ouest de la capitale où les Russes « essayent de faire débarquer des parachutistes ».
L’armée russe « élargit l’offensive »
L’armée russe a reçu samedi l’ordre d’élargir son offensive sur l’Ukraine, « dans toutes les directions ».
Les forces russes ont pénétré en profondeur depuis le Nord, l’Est et le Sud, mais se heurtent à la résistance de l’armée ukrainienne et n’ont pour l’instant pris le contrôle total d’aucune ville ukrainienne, selon plusieurs sources occidentales.
La Russie a engagé en Ukraine « plus de 50% » de la force qu’elle avait massée aux frontières du pays et apparaît « de plus en plus frustrée » par la ferme résistance de l’armée ukrainienne, a affirmé un haut responsable du Pentagone.
Moscou a publié samedi des images prises dans la zone d’exclusion de Tchernobyl dont la prise, intervenue jeudi, suscite l’inquiétude.
Deux cents civils tués, afflux de réfugiés
Le gouvernement ukrainien a fait état de 198 civils tués, dont trois enfants, et plus d’un millier de blessés depuis le début de cette invasion. Des dizaines de militaires ont également perdu la vie.
La Russie ne donne, elle, aucun bilan sur ses pertes. Le ministre ukrainien de la Défense affirme que 3.500 soldats russes ont été tués depuis jeudi, sans fournir d’éléments matériels.
La Grèce va convoquer l’ambassadeur russe à Athènes pour protester contre la mort de six civils de la minorité grecque lors du bombardement du village ukrainien de Sartana, près de Marioupol.
Deux journalistes danois ont été blessés par des tirs près d’Okhtyrka dans le nord-est du pays, mais leurs jours ne sont pas en danger.
Les réfugiés ukrainiens affluent dans les pays frontaliers, notamment en Pologne qui annonce en accueillir déjà 115.000.
Armes et aide occidentales
Le président ukrainien Volodomyr Zelensky a affirmé qu' »armes et équipements de nos partenaires sont en route pour l’Ukraine ».
Soulignant « un changement d’époque », le gouvernement allemand a décidé d’autoriser la livraison à l’Ukraine de 1.000 lance-roquettes et 500 missiles sol-air, rompant ainsi sa politique d’interdiction de toute exportation d’armes létales en zone de conflit.
Washington a annoncé une nouvelle aide militaire de 350 millions de dollars.
La Belgique, la République tchèque, ou les Pays-Bas ont notamment annoncé l’envoi d’armes ou d’équipement, défensives s’agissant de la France.
Sanctions
Volodymyr Zelensky a appelé l’Allemagne et la Hongrie à avoir le « courage » d’approuver l’exclusion de la Russie du système interbancaire Swift, examinée par l’Union européenne et que l’Italie et la France ont promis de soutenir.
L’Allemagne s’est dit samedi prête à accepter une « restriction ciblée » de l’accès à la Russie à Swift, tout en voulant « limiter les dommages collatéraux » d’une telle sanction.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait auparavant dénoncé « l’égoïsme en béton » de certains pays occidentaux, dont l’Allemagne, réclamant des sanctions « écrasantes » contre la Russie.
Moscou a décidé de fermer son espace aérien aux avions liés à la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque, après une décision similaire prise par ces trois pays à l’encontre des compagnies russes.
La Roumanie a fermé à son tour samedi son espace aérien aux compagnies aériennes russes.
Censure
Les médias nationaux russes ont reçu l’ordre de supprimer de leurs contenus toute référence à des civils tués par l’armée russe. Officiellement, Moscou appelle son intervention une « opération militaire spéciale » destinée au « maintien de la paix ».
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