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Le plan de paix africain sera très «difficile à mettre en œuvre», selon Moscou

Le plan de paix africain sera très «difficile à mettre en œuvre», selon Moscou

La délégation de médiation africaine a prôné samedi la fin de «la guerre» lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine.

Le lancement de la contre-offensive ukrainienne, tant attendue, ne fait plus de doute. Les attaques de drones contre le territoire russe et la péninsule de Crimée se sont multipliées ces dernières semaines. Moscou a affirmé que le plan africain pour la paix était «difficile à mettre en œuvre». En milieu de semaine, près de 60 dirigeants se réunissent à Londres pour discuter de la reconstruction de l’Ukraine.

Le plan de paix africain «difficile à mettre en œuvre», selon Moscou
La délégation de médiation africaine a prôné samedi 17 juin la fin de «la guerre» devant Vladimir Poutine, formulant des propositions jugées «très difficiles à mettre en œuvre» par le Kremlin, au lendemain du rejet de cette initiative par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«La guerre ne peut pas durer toujours (…). Nous souhaitons que cette guerre prenne fin», a lancé le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, à la tête de la délégation des médiateurs africains, lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie).

Selon Cyril Ramaphosa, les propositions de paix africaines se résument en 10 points, parmi lesquels une «désescalade des deux côtés», la «reconnaissance de la souveraineté» des pays telle que reconnue par l’ONU, les «garanties de sécurité» pour toutes les parties, la levée des entraves à l’exportation des céréales via la mer Noire, la «libération des prisonniers de guerre», ainsi que la reconstruction.

À la fin de la rencontre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a qualifié ce plan africain de «très difficile à mettre en œuvre». Toutefois, «le président Poutine a manifesté son intérêt pour l’examiner», a-t-il assuré, cité par les agences de presse russes.

À Londres, près de 60 dirigeants se réunissent cette semaine
La reconstruction de l’Ukraine, sera au cœur de la conférence prévue à Londres en milieu semaine et dont ce sera la deuxième édition depuis le début de l’invasion russe, après celle qui s’était tenue l’an passé à Lugano en Suisse.

Des responsables de plus de 60 pays et des centaines de dirigeants de grandes entreprises mondiales y sont attendus mercredi et jeudi, a annoncé samedi le gouvernement britannique. «La reconstruction de l’économie ukrainienne est aussi importante que sa stratégie militaire», doit affirmer le premier ministre britannique, Rishi Sunak en ouvrant ce rendez-vous où le président ukrainien Volodymyr Zelensky interviendra par visioconférence.

Plus d’un an après le début de l’offensive russe, la Banque mondiale a évalué à 14 milliards de dollars les besoins immédiats de l’Ukraine pour réparer les dégâts causés par les combats. Mais le redressement de l’économie du pays coûtera 441 milliards de dollars selon une étude récente de la Banque mondiale, l’ONU, l’Union européenne et le gouvernement ukrainien. Une somme appelée à augmenter avec la poursuite du conflit.

Fin juillet, le sommet Russie-Afrique
Autre rendez-vous à venir, le sommet Russie-Afrique, prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg et pour lequel les dirigeants africains et Vladimir Poutine ont affirmé samedi «leur volonté politique de poursuivre le dialogue», a déclaré Dmitri Peskov.

«Nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec ceux qui souhaitent la paix basée sur les principes de la justice et de la prise en compte des intérêts légitimes des parties», a déclaré Vladimir Poutine devant les dirigeants africains.

L’Afrique est durement touchée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et les conséquences de l’offensive russe sur le commerce mondial. L’Afrique du Sud refuse cependant de condamner la Russie pour son agression, et est critiquée pour sa proximité avec le Kremlin.

La Russie de son côté s’efforce d’attirer dans son camp les dirigeants africains en affirmant se dresser en rempart contre l’impérialisme et en accusant l’Occident de bloquer avec ses sanctions les exportations de céréales et des engrais russes essentielles à l’Afrique.

La délégation africaine est arrivée en Russie au lendemain d’un déplacement à Kiev où ses membres ont eu, selon la présidence africaine, des «discussions constructives» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a toutefois opposé une fin de non-recevoir à leurs propositions. Ce dernier a rejeté l’offre de médiation africaine, en dénonçant «une tromperie» de Moscou en pleine contre-offensive de ses forces armées.

Moscou affirme que la contre-offensive ukrainienne n’a «aucune chance» de réussir
Si Vladimir Poutine s’est dit convaincu vendredi que la contre-offensive de Kiev n’avait «aucune chance» de réussir, l’Ukraine assure de son côté avoir libéré une poignée de localités et une centaine de kilomètres carrés, essentiellement sur le front sud. Par ailleurs, dans le sud de l’Ukraine, le bilan des inondations provoquées par la destruction d’un barrage sur le fleuve Dniepr la semaine dernière s’est encore aggravé.

Dans les zones sous contrôle russe, le nombre de morts est passé de 17 à 29, selon le responsable de l’occupation russe dans la région de Kherson, Andreï Alekseïenko. De son côté, le ministère ukrainien de l’Intérieur, fait désormais état de 16 morts et 31 disparus. Le 12 juin, le bilan était de 10 morts et 41 disparus.

Au cours de la journée de samedi, les forces russes ont effectué 37 frappes aériennes et lancé 19 attaques de roquettes via des lanceurs MLRS, selon le ministère ukrainien de la Défense.

«La menace de missiles et de frappes aériennes reste élevée dans toute l’Ukraine, l’ennemi continuant de concentrer ses efforts sur les axes Lyman, Bakhmout, Avdiivka, et Maryinka et des batailles intenses se poursuivent», a indiqué le ministère dans un communiqué.

Alors que Kiev fait pression pour entrer dans l’Otan au plus vite, le président américain Joe Biden a lui assuré à Washington que l’Ukraine ne bénéficierait pas de traitement de faveur pour son processus d’adhésion à l’Otan.

Ces remarques interviennent en amont du prochain sommet annuel de l’Otan à Vilnius en Lituanie, qui se tiendra les 11 et 12 juillet.

L’un est un musicien amoureux des animaux. L’autre, un ingénieur à la retraite. Le point commun entre ces deux Russes ? Ils sont jugés pour avoir critiqué l’offensive en Ukraine et risquent plusieurs années de prison. Au-delà des affaires médiatisées d’opposants célèbres au Kremlin incarcérés depuis le début du conflit en février 2022, des milliers d’anonymes ont été silencieusement happés par la machine répressive qui ne cesse de s’accélérer.

L’étau a mis un an à se refermer sur Alexandre Bakhtine, un musicien et défenseur de l’environnement de 51 ans. En mars et avril 2022, il publie trois messages sur le réseau social russe VKontakte dénonçant la campagne militaire en Ukraine, évoquant des victimes civiles et mettant en cause Vladimir Poutine. En mars 2023, cet habitant de Mytichtchi, une ville de la banlieue de Moscou, est soudain arrêté et placé en détention provisoire : accusé d’avoir diffusé de «fausses informations» sur l’armée russe, il risque jusqu’à 10 ans de prison.

Selon l’ONG russe OVD-Info, plus de 20.000 personnes ont été arrêtées en Russie pour avoir manifesté contre le conflit en Ukraine. Plusieurs milliers d’entre elles ont en outre été poursuivies pour avoir publié de «fausses informations» à son sujet, comme Alexandre Bakhtine, ou pour avoir «discrédité» les militaires.

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