Economie

Le pétrole atteint des sommets depuis 2014, le Brent au-delà de 90 dollars

La persistance de la crise ukrainienne et des indicateurs inquiétants dans le rapport sur les stocks américains ont fait grimper les cours du pétrole.

Les cours du pétrole ont atteint mercredi un nouveau sommet depuis plus de sept ans, grâce à la persistance de la crise ukrainienne et à quelques indicateurs inquiétants dans le rapport sur les stocks américains.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a gagné 1,99% pour finir à 89,96 dollars. Plus tôt, il avait dépassé 90 dollars, pour la première fois depuis octobre 2014, et grimpé jusqu’à 90,47 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI), également pour échéance en mars, il a progressé de 2,04% pour clôturer à 87,35 dollars. Le contrat de référence de la principale variété américaine d’or noir était même allé jusqu’à 87,95 dollars en séance.

«Le marché intègre le risque de nouveaux épisodes géopolitiques à la frontière russo-ukrainienne », a pointé, dans une note, Bart Melek, responsable de la stratégie matières premières chez TD Securities. Des développements éventuels «qui pourraient entraîner des sanctions, ce qui réduirait les quantités de gaz naturel et de pétrole disponibles au niveau mondial», a-t-il poursuivi.

Dans une lettre remise à la Russie mercredi, les États-Unis ont refusé d’écarter une adhésion de l’Ukraine à l’Otan, principale exigence russe pour parvenir à une issue à cette crise. Par ailleurs, une réunion de négociateurs russes, ukrainiens, français et allemands mercredi à Paris n’a pas débouché sur une avancée concrète.

Hausse des réserves américaines
Déjà incandescent, le marché n’a pas été rassuré par le rapport hebdomadaire sur les stocks américains de pétrole. Les réserves de brut ont augmenté beaucoup plus que prévu, de 2,4 millions de barils contre un million attendu, mais «si nous n’avions pas les réserves stratégiques, cela aurait moins bonne allure», a commenté Bill O’Grady, responsable de la recherche chez Confluence Investment Management.

Les réserves stratégiques ont en effet reculé de 1,2 million de barils durant la semaine achevée le 21 janvier. Utilisées comme variable d’ajustement par le gouvernement Biden pour soulager les cours, les réserves stratégiques ont diminué de 30,5 millions de barils depuis début septembre.

«L’autre facteur» qui a fait réagir les opérateurs, «c’est que la production est en baisse», a souligné Bill O’Grady. Elle est passée de 11,7 millions de barils par jour à 11,6, très loin de son niveau d’il y a deux ans (13), avant le début de la pandémie. «Nous sommes dans un monde étrange en ce moment, où les prix montent mais ne font pas augmenter la production», s’est étonné Bill O’Grady. «Donc la seule façon dont nous allons équilibrer les marchés, c’est en réduisant la consommation.»

Autre sujet de préoccupation, le faible niveau des stocks à Cushing (Oklahoma), lieu de livraison du WTI sur lequel sont basés les contrats à terme américains, a expliqué Matt Smith, responsable de l’analyse pétrole chez Kepler.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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