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Le nouvel aéroport international Felipe Angeles….sans vols internationaux

C’est l’un des grands projets confiés à l’armée par le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador: le nouvel aéroport international de la capitale México doit être inauguré dans moins de deux mois, mais risque de n’avoir d’international que le nom.

Sur une base militaire à 40 km au nord de la capitale, l’Aéroport international Felipe Angeles a coûté 3,6 milliards de dollars.

Les travaux sont finis à « 87,3% » a déclaré à l’AFP le capitaine Diego Diaz Avila, du groupe des ingénieurs de l’armée, lors d’une visite la semaine dernière.

Le terminal comme la tour de contrôle sont en place, et l’une des trois pistes reçoit déjà des vols militaires. Des ouvriers s’activent à l’intérieur du terminal.

Dans les toilettes, des reproductions d’orchestres mariachis et de lutte libre accueillent les visiteurs.

L’aéroport pourra accueillir 19,5 millions de passagers par an, a précisé le capitaine Diaz à l’AFP. Une prolongation d’une ligne de train et de bus doit encore le relier au centre de México.

Aucune des grandes compagnies aériennes internationales n’a annoncé son intention d’atterrir dans cet aéroport excentré et pour l’instant mal desservi.

Consulté par l’AFP, American Airlines et Air France-KLM confirment qu’elles vont continuer à opérer à partir du vieil aéroport Benito-Juarez, à l’est de Mexico, non loin du centre-ville.

Avant le coup d’arrêt du Covid-19, l’Aéroport international de la ville de Mexico » (AICM, son autre nom) était le plus fréquenté de toute l’Amérique latine avec 50 millions de passagers en 2019, deux fois plus que dix ans auparavant.

L’AICM a encore reçu 36 millions de personnes l’année dernière. Sa fréquentation exponentielle et ses risques de congestion se lisent dans le ciel au-dessus des « colonies » (quartiers) du sud de Mexico, où des avions se succèdent à intervalle très régulier en descendant vers Benito-Juarez.

« Nous allons continuer avec l’Aéroport international de la ville de México (AICM en espagnol) parce que notre principal partenaire, Aéromexico, y maintient ses opérations », ajoute Air France, dix vols directs par semaine entre Paris et la plus grande ville hispanophone au monde.

Les partenaires d’Air France et Aéromexico, KLM et Airlines, vont également rester dans les deux terminaux de l’AICM.

« Nous n’avons pas de changements dans nos opérations pour l’instant », a déclaré un porte-parole d’American Airlines, 13 vols quotidiens entre Mexico et des villes américaines.

Entreprises gérées par l’armée
Seules deux compagnies low-cost mexicaines, Volaris et Viva Aerobús, ont annoncé des vols au départ et à l’arrivée de Santa Lucia (l’autre nom du nouvel aéroport).

Volaris desservira Cancun et Tijuana, et Viva Aerobus, Guadalajara (oeste) et Monterrey (nord), les deux principales villes du pays après Mexico.

« Ce sont des routes très commerciales, très demandées dans notre pays », souligne Brian Rodríguez, analyste dans le secteur aéronautique.

Le nouvel aéroport est l’un des grands chantiers du « sexenio » (mandat unique de six ans) de Lopez Obrador, avec le train touristique Maya dans la péninsule du Yucatan.

Ces grands travaux sont confiés à l’armée pour leur exécution et leur administration. Le nouvel aéroport comme le train touristique Maya « vont faire partie d’une entreprise gérée » par le ministère de la Défense, avait prévenu le président fin novembre.

Le nouvel aéroport a déjà tout une histoire derrière lui.

L’ancien président Enrique Pena Nieto (2012-2018) avait lancé la construction d’un nouvel aéroport juste à côté de l’ancien, pour un coût de 13 milliards de dollars d’après Lopez Obrador.

Le projet, construit sur l’ancien lac pré-hispanique de Texcoco, a littéralement pris l’eau depuis.

A son arrivée au pouvoir, Lopez Obrador a organisé et gagné un référendum pour demander l’annulation de ce projet « pharaonique ».

« Nous tiendrons l’engagement d’inaugurer l’Aéroport international Général Felipe Angeles le 21 mars prochain », a répété récemment le président de gauche nationaliste. Des vidéos de l’avancée des travaux sont régulièrement projetées lors de sa conférence de presse quasi-quotidienne.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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