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Le maitre coranique de Ndiagne et ses acolytes placés sous mandat de dépôt après la découverte de cas de maltraitance

Le procureur de la République de Louga a placé ce lundi sous mandat de dépôt le maitre coranique de Ndiagne, Cheikhouna Guèye, et ses acolytes notamment le soudeur métallique et les parents des victimes dans l’affaire dite des talibés esclaves du « daara » de Coki.

L’affaire qui défraie la chronique depuis vendredi dans le département de Louga, mais aussi à travers le Sénégal tout entier, est partie du village de Gueth-Ardo où un talibé qui avait fugué de son daara situé à un kilomètre de la commune de Ndiagne, distante de celle de Gueth-Ardo de 15 km, y était arrivé avec une chainette aux pieds.

Cet état de fait avait attiré l’attention d’un habitant du village qui l’a rencontré le premier, l’a intercepté et recueilli en lui demandant ce qu’il faisait avec cette chaine.

L’enfant lui a répondu qu’il subissait une maltraitance de la part de son maitre coranique Cheikhouna Gueye, qui l’enchainait et le frappait et qu’il a fui avec la chaine pour tenter de rentrer chez ses parents. Le bienfaiteur du talibé a alors entamé des démarches pour entrer en contact avec le procureur du tribunal de grande instance de Louga afin de l’informer des faits relatés par l’enfant.

Le procureur a alors ordonné au commandant de brigade de gendarmerie de Coki de s’occuper d’ouvrir une enquête qui a abouti à l’interpellation du maitre coranique Oustaz Cheikhouna Guèye dit Khadim, auteur de cette barbarie.

L’enquête des pandores a permis d’appréhender cinq autres personnes dont le menuisier métallique Pape Diop, qui a confectionné les chaines ainsi que les quatre parents de certains des six enfants trouvés enchainés.

La complicité des parents
Ils ont ainsi été mis en garde à vue du samedi au dimanche pour les besoins de l’enquête préliminaire avant d’être déférés ce lundi matin au parquet de Louga où un mandat de dépôt leur a été décerné par le procureur. Tout ce beau monde sera jugé vendredi prochain 27 novembre à Louga.

Au cours de son audition à la gendarmerie, Outaz Cheikhouna Guèye dit Khadim a indiqué aux pandores qu’il avait reçu l’aval des parents de ces enfants afin qu’il les empêche par tous les moyens de fuguer. Le seul moyen de les neutraliser pour les empêcher était de les immobiliser avec des chaînes.

Ce qui justifie l’arrestation des parents qui auraient donné leur aval au maitre coranique. En tout état de cause, l’acte a été partout désapprouvé et condamné. A preuve, l’impressionnant déplacement de populations, ce lundi, au tribunal de Louga pour assister au premier face à face des prévenus avec les juges.

Dans le même ordre d’idées, un nombre important de membres du collectif des maitres de « daaras » de Louga, leurs parents et amis étaient aussi présents au tribunal pour soutenir leur collègue dans cette épreuve. Un soutien que certains ont dénoncé et condamné estimant que le ou les auteurs de pareils actes aussi barbare et cruels ne doivent pas être soutenus, ils doivent au contraire être sévèrement punis pour l’exemple.

En tout cas, depuis samedi, les commentaires vont bon train dans la capitale du Ndiambour et sont sur toutes les lèvres. Chacun y va de ses analyses et appréciations de ces faits jugés par tous très graves et regrettables. Il faut également signaler que, depuis l’arrestation de ces six personnes pour maltraitance d’enfants, de fortes pressions ont été subies par les gendarmes pour les libérer mais sans succès. Car, il ne saurait être question de libérer des gens pris la main dans le sac en se livrant à des actes inhumains sur des enfants âgés seulement entre 8 et 10 ans.

Mbargou Diop,

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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