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Le gouvernement français annonce la création d’une commission pour évaluer l’Aide Publique au Développement

Le gouvernement français annonce la création d’une commission pour évaluer l’Aide Publique au Développement

Il faut, pour Jean-Noël Barrot, « évaluer l’impact de tout ce que nous faisons », la question la plus importante selon lui étant de « savoir si c’est utile aux Français ».

Le gouvernement français a décidé de créer une commission pour évaluer son aide publique au développement, au moment où l’administration du président américain Donald Trump a décidé de saborder son agence d’aide au développement, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères. « Je viens de signer, il y a quelques jours, un décret qui instaure une commission d’évaluation de l’aide publique au développement », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d’un entretien avec Europe 1 et CNews.

Selon lui, il s’agit « projet par projet » de s’assurer « systémiquement que ce que nous faisons est bien dans l’intérêt direct des Français, ou indirect, parce que vous savez que ces interventions de l’AFD (Agence française de développement, NDLR), elles bénéficient aussi très largement à des entreprises françaises ».

Jean-Noël Barrot était interrogé à la suite de la publication dimanche d’un article du Journal du Dimanche, sur des « milliards d’aide engloutis » par la France dans des pays étrangers, pour un montant annuel de 15 milliards d’euros. Le journal qualifie certaines aides de « délires » financés par les impôts des Français.

Le secteur humanitaire touché
Le débat sur l’opportunité de l’aide publique au développement de la France est apparu dans les réseaux sociaux ainsi que dans le discours de certaines personnalités conservatrices après le gel de l’aide humanitaire américaine décrété par Donald Trump quelques jours après son arrivée au pouvoir en janvier.

Cette décision, prise au nom de « l’Amérique d’abord ! », a provoqué l’interruption de programmes humanitaires à travers le monde et affecte négativement des millions de bénéficiaires. Elle risque aussi d’impacter durablement le secteur humanitaire, où des dizaines de milliers d’emplois sont en péril.

Il faut « évaluer l’impact de tout ce que nous faisons », a encore estimé Jean-Noël Barrot, la question la plus importante selon lui étant de « savoir si c’est utile aux Français ». Mais il existe déjà « des mécanismes d’évaluation très, je dirais, très rigoureux, à commencer par le Parlement », a-t-il précisé.

La nouvelle commission d’évaluation « permettra de systématiser l’évaluation en lien avec les parlementaires et de toujours nous assurer que l’aide publique au développement sert les intérêts de la France », a observé Jean-Noël Barrot.

Rappelons que les 19 pays prioritaires de l’aide publique au développement sont le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, les Comores, Djibouti, l’Éthiopie, la Gambie, la Guinée, Haïti, le Liberia, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la Centrafrique, la RDC, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Ces pays ont bénéficié pour leur part de 1,14 milliard d’euros de l’APD française, soit 7% des versements totaux.

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