Le chef du régime militaire du Niger accuse la France de vouloir « déstabiliser » son pays via l’installation de bases militaires dans des états voisins. Le Bénin et la France nie ces allégations.
Le chef du régime militaire au pouvoir au Niger, le général Abdourahamane Tiani, s’est livré ce samedi à une nouvelle diatribe contre la France qu’il accuse de vouloir « déstabiliser » son pays, sept mois après avoir chassé les soldats français engagés dans la lutte contre le djihadisme.
Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum et qui l’a porté au pouvoir, le général Tiani dénonce les accords militaires avec la France et multiplie les invectives contre Paris.
« Cette volonté maladive de déstabiliser le Niger s’est propagée à travers le repositionnement de tous les agents de la DGSE française (les services de renseignement) que nous avons chassés de notre territoire », a-t-il déclaré samedi dans une interview accordée à la télévision publique nigérienne.
« Ils sont repositionnés au Nigeria et au Bénin », a-t-il assuré, évoquant une « action de déstabilisation » menée par « des groupes d’agents subversifs qui évoluent en tenue civile » et « avec des éléments de forces armées béninoises eux-mêmes en tenue civile ».
Des accusations régulières
Le Niger accuse régulièrement le Bénin d’abriter des « bases françaises ». Ces accusations sont à l’origine de brouilles diplomatiques depuis des mois avec le voisin béninois qui avait adopté une position dure dans les lourdes sanctions prises par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après le coup d’État.
Malgré la levée des sanctions en février, Niamey refuse de rouvrir sa frontière et a coupé les vannes d’un oléoduc. Le Bénin et la France ont toujours nié ces allégations.
Si le Niger est brouillé avec le Bénin, il s’est en revanche rapproché du Burkina Faso et du Mali voisins, deux pays également gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État.
Réunis au sein de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), les trois pays pourraient prochainement bénéficier du pétrole nigérien, a affirmé le général Tiani samedi.
La France déconseille toujours « formellement » tout déplacement au Niger selon le Quai d’Orsay. Depuis le 2 janvier dernier, l’ambassade de France à Niamey est fermée jusqu’à nouvel ordre et n’est plus en mesure d’assurer l’assistance consulaire des ressortissants français qui se trouveraient encore sur place.
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