Il est l’un des plus gros investisseurs au monde, contrôlant à lui seul près de 1,5% de la capitalisation boursière mondiale.
Il profite de son poids pour imposer des exigences éthiques, climatiques ou encore sociales aux entreprises dans lesquelles il investit.
Après la crise du covid-19, l’embellie : le premier fonds souverain du monde, celui de la Norvège, a gagné près de 100 milliards d’euros depuis le début de l’année, a annoncé mercredi 18 août la Banque de Norvège.
Sa valeur a atteint 11.673 milliards de couronnes, soit 1.117 milliards d’euros, à la fin du mois de juin.
Au premier semestre, il a dégagé un rendement de 9,4% , soit un gain de 990 milliards de couronnes (94,7 milliards d’euros), tiré essentiellement par ses placements en actions, qui représentent 72,4% de son portefeuille et qui se sont appréciés de 13,7%.
Une -infime- partie de ces gains, soit 582 millions de couronnes, est due à une erreur humaine: un opérateur du fonds a acheté par mégarde plus d’actions dans une entreprise -non identifiée-, ce qui s’est traduit par cette plus-value inattendue. « La conséquence cette fois-ci nous a été bénéfique », a expliqué le numéro deux du fonds, Trond Grande, à l’agence norvégienne NTB. « Mais on aurait très bien pu subir une perte là-dessus », a-t-il ajouté.
Énergie et finance
Dans un communiqué, le patron du fonds, Nicolai Tangen, a relevé les performances particulièrement soutenues des secteurs de l’énergie et de la finance mais aussi des valeurs technologiques et de la santé.
Les placements obligataires, qui représentent 25,1% des actifs, ont quant à eux perdu 2% tandis que les investissements immobiliers (2,4% du portefeuille) ont gagné 4,6%. Nouvelle catégorie d’actifs -encore marginale- du fonds, les investissements dans les projets d’énergies renouvelables non cotés en bourse ont affiché un rendement négatif de 1,9%.
Présent dans 8.800 entreprises
Abondé depuis les années 1990, l’énorme bas de laine est censé faire fructifier les revenus pétroliers de l’État afin de financer les dépenses futures du généreux État-providence norvégien.
Présent au tour de table de quelque 8.800 entreprises fin 2020, il est l’un des plus gros investisseurs au monde, contrôlant près de 1,5% de la capitalisation boursière mondiale. Le fonds, qui profite de son poids pour imposer des exigences éthiques, climatiques ou encore sociales aux entreprises dans lesquelles il investit, a par ailleurs indiqué mercredi qu’il mettrait aussi désormais l’accent sur la biodiversité.
« Les entreprises qui soit sont dépendantes des écosystèmes et de la diversité biologiques, soit ont un effet significatif sur eux, doivent intégrer ces considérations dans leurs structures de gouvernance, leur stratégie, leur gestion des risques, leurs évaluations et leurs rapports », a-t-il indiqué.
Selon le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité, sur les huit millions d’espèces animales et végétales recensées dans le monde, un million pourraient disparaître « dans les prochaines décennies ».
Les décisions du fonds sont d’autant plus retentissantes qu’elles sont souvent suivies par un certain nombre d’autres investisseurs.
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