Economie

Le Fonds Monétaire International souligne une «déconnexion entre les marchés financiers et l’économie réelle»

Dans une note de blog, deux experts de l’institution soulignent le «décalage apparent entre les marchés financiers et les perspectives économiques».

Les marchés semblent «déconnectés» de la réalité économique, atteignant des sommets malgré la récession mondiale provoquée par la pandémie de Covid-19, et pourraient subir une sévère correction, a mis en garde jeudi le Fonds monétaire international dans une note de blog.

Rédigée par le conseiller financier Tobias Adrian et le responsable du rapport sur la stabilité financière mondiale Fabio Natalucci, la note s’étonne d’abord du décalage entre les réactions des marchés et la réalité économique. «Après de fortes baisses en février et mars, les marchés boursiers se sont redressés, dans certains cas pour se rapprocher de leurs niveaux de janvier, tandis que les écarts de crédit se sont considérablement rétrécis, même pour des investissements plus risqués», écrivent les auteurs. Ces évolutions ont entraîné «un décalage apparent entre les marchés financiers et les perspectives économiques».

Pour les experts, cette différence peut s’expliquer par la confiance d’investisseurs rassurés par les réactions rapides et fortes des banques centrales. Ils «semblent parier qu’un soutien solide et durable des banques centrales soutiendra une reprise rapide», et ce malgré les prévisions toujours plus sombres des institutions – dont le FMI.

En outre, la crise sanitaire a révélé les nombreuses fragilités du système financier : «les niveaux d’endettement augmentent et les pertes de crédit potentielles résultant d’insolvabilités pourraient tester la résilience des banques dans certains pays. Certaines économies émergentes et frontalières sont confrontées à des risques de refinancement, et les pays moins bien notés n’ont commencé à regagner l’accès aux marchés que lentement», soulignent les experts. Les ménages sont également endettés, de même que les entreprises, dont la dette «se situe désormais à des niveaux historiquement élevés par rapport au PIB».

Attention aux éventuels effets pervers
Pour les deux auteurs, la bonne santé de la Bourse américaine, dans un contexte où la confiance des consommateurs a lourdement chuté, illustre d’ailleurs cette «déconnexion entre les marchés financiers et l’économie réelle». Sur le plus long terme, cette différence ouvre la voie à une possible «correction des prix des actifs à risque si l’attitude des investisseurs changeait, menaçant la reprise». Parmi les facteurs d’accroissement des risques figurent la possibilité d’une seconde vague, une récession «plus profonde et plus longue» que prévu, l’aggravation des troubles sociaux ou encore des tensions géopolitiques croissantes. «Les attentes quant à l’ampleur du soutien des banques centrales pourraient se révéler trop optimistes», également.

Les autorités devront donc faire attention aux «éventuelles conséquences imprévues» de leurs plans d’aide, suggèrent les auteurs de la note. «Une fois la reprise amorcée, les décideurs devraient s’attaquer d’urgence aux vulnérabilités qui pourraient semer les germes de problèmes futurs et mettre la croissance en péril», concluent-ils.

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