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Le djihadiste franco-sénégalais Omar Diaby alias Omsen libéré par le groupe qui le détenait depuis 2020

Le djihadiste français est soupçonné d’avoir convaincu de nombreux Français de rejoindre la Syrie. Il était détenu par le groupe Hayat Tahrir al-Sham.

C’est un des derniers et principaux recruteurs français de djihadistes parti se battre en Syrie. Le djihadiste français Oumar Diaby, alias Omar Omsen, a été libéré par le groupe lié à Al-Qaïda qui le détenait depuis un an et demi. Son fils ainsi que deux autres membres de son groupe ont également été libérés.

Le djihadiste était depuis août 2020 aux mains du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS). «J’ai eu son fils, il a bien été libéré», a indiqué au Figaro Jean-Charles Brisard, directeur du Centre d’analyse du terrorisme (CAT) à Paris. «HTS a dû poser des conditions à sa libération mais ne souhaite pas les faire savoir», a-t-il ajouté, indiquant ne pas avoir d’informations à ce stade sur les raisons de son élargissement.

Si les termes de cet accord ne sont pas connus, «il est probable qu’en échange de sa liberté, HTS lui ait demandé de se tenir en retrait». Le groupe d’islamistes cherche en effet une reconnaissance internationale en prouvant qu’ils luttent contre le terrorisme. Mais détenir un djihadiste français est aussi une façon d’établir des leviers avec la France.

Nouvelles arrivées en 2021
Le groupe qu’il dirige en Syrie, Firkatul Ghuraba, «est constitué actuellement d’une centaine de personnes essentiellement francophones», rapporte Jean-Charles Brisard. «Deux Français l’ont rejoint en 2021», explique le spécialiste. Le fils d’Oumar Diaby avait d’ailleurs été arrêté en septembre alors qu’il recevait un de ces Français à la frontière avec la Turquie.

Mais ce groupe reste peu actif dans le conflit syrien. La dernière fois qu’il a été identifié dans des combats remonte à mars 2020, dans la bataille d’Idleb. «Le groupe d’Oumar Diaby a refusé de participer aux combats intra djihadistes», explique Wassim Nasr.

Ancien délinquant franco-sénégalais devenu prêcheur notamment via internet, Diaby travaillait en 2012 dans un snack hallal à Nice (sud-est de la France) avant de rejoindre la Syrie en 2013 où il a pris la tête d’une brigade djihadiste composée de jeunes Français, pour la plupart originaires comme lui de la région niçoise.

Un «terroriste international»
Diaby se trouve actuellement dans la région d’Idlib, une des dernières poches échappant au contrôle de Damas. Auteur de vidéos de propagande, il s’était autoproclamé imam.

En septembre 2016, les États-Unis l’avaient qualifié de «terroriste international». Donné pour mort, il était réapparu dans un tournage diffusé par France 2 en 2016.

S’il n’est pas directement soupçonné d’avoir organisé des attentats, Omar Omsen avait approuvé l’attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015 à Paris. «Ceux qui ont insulté le prophète ont été exécutés. Il fallait faire ce que les frères Kouachi ont fait. J’aurais voulu être choisi pour faire cela», avait-il déclaré à France 2.

Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice française. Le communiqué annonçant son arrestation en 2020 avait évoqué un différend avec le Parti islamique du Turkestan (PIT), un groupe djihadiste rival dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïgoure de Chine.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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