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Le discours engagé de Macky Sall lors de la 9ème édition du Forum sur la Paix et la Sécurité en Afrique

Le discours engagé de Macky Sall lors de la 9ème édition du Forum sur la Paix et la Sécurité en Afrique

La 9ème édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique s’est ouverte hier, lundi 27 novembre au centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Devant 400 experts et membres de délégations venus de divers pays, en présence du Président Mauritanien, du Premier ministre de Guinée Bissau et du représentant du ministre japonais des Affaires étrangères, le président Macky Sall a réitéré son plaidoyer pour une réforme de la gouvernance mondiale.

Il s’est aussi prononcé sur la justice climatique pour fustiger la décision d’interdiction des financements extérieurs des sources d’énergies fossiles avant de plaider pour une synergie d’actions entre les états africains afin de favoriser le développement économique et social du continent.

La 9ème édition du forum sur la paix et la sécurité en Afrique a été une tribune pour le président Macky Sall de réitérer les incohérences de la gouvernance économique mondiale pour les dénoncer avant de plaider pour un changement de paradigmes afin de permettre au continent de jouir de ses richesses et promouvoir son développement économique.

Le président Macky Sall a, dans son discours d’ouverture, relevé le paradoxe du continent africain dont les efforts de développement sont inhibés par les conditions de la gouvernance mondiale, mais aussi et surtout les facteurs internes liés à l’insécurité.

« Le thème de cette 9e édition : L’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle, met en lumière les contrastes de notre continent : une Afrique grande et riche, qui aspire à l’émergence, mais toujours en retard sur le processus de développement ; une Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie, mais encore secouée par l’instabilité institutionnelle ; une Afrique engagée à faire taire les armes, mais toujours sous le feu ravageur des conflits et du terrorisme», a déclaré Macky Sall.

«L’Afrique est grande et riche : plus de 30 millions de km2, dont plus de 60% des terres arables non exploitées du monde ; d’importantes ressources en eau et hydrocarbures ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; 40% des réserves d’or. Et la liste n’est pas exhaustive. Assurément, l’Afrique est riche par son immense potentiel.

Mais les règles et pratiques de l’échange inégal contribuent à l’appauvrir », a relevé Macky Sall. Dans ce sens, il a préconisé la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et des institutions de BrettonsWoods. Pour le chef de l’Etat sénégalais, ces institutions doivent être réformées parce que les conditions qui ont présidé à leurs créations, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, n’est pas le contexte de 2023.

Pour ui, 75 ans après, les règles et méthodes de ces institutions financières doivent être adaptées au contexte nouveau. « C’est pourquoi nous réclamons une gouvernance politique, économique et financière mondiale plus juste et plus équitable », a dit Macky Sall avant de lister les priorités dans ces réformes. En autres priorités, « il y a la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, et celle de l’architecture financière mondiale, y compris les Institutions de BrettonsWoods, afin que le système international, hérité de la seconde guerre mondiale, soit plus représentatif des réalités de son temps, la révision des règles de l’OCDE sur l’accès au crédit, la durée des délais de grâce et des périodes de remboursement ; ce qui permettrait de mobiliser des ressources plus conséquentes pour financer les besoins de développement, la lutte contre les pratiques fiscales anormales, notamment l’évasion fiscale et les congés fiscaux abusifs, pour que l’impôt soit dûment payé là où la richesse est créée, surtout s’agissant de l’industrie extractive», at-il plaidé.

A en croire le chef de l’Etat sénégalais, la réforme pour une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable, aiderait à l’émergence d’une Afrique des solutions, pour parler d’une Afrique qui compte davantage sur ses propres ressources pour financer ses efforts de développement et offrir de nouvelles opportunités de commerce et d’investissement à ses partenaires.

Macky Sall a, toutefois, souligné les efforts et les progrès réalisés dans ce domaine avec notamment «l’adoption par l’OCDE, en octobre 2021 de l’Accord historique sur un impôt minimum mondial de 15% afin de lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices par les multinationales ; l’adhésion de l’Afrique au G20 ; et la décision des instances du FMI d’octroyer au continent un 3ème siège au Conseil d’administration du Fonds».

Mais, il en faut plus pour faciliter la réalisation des ambitions de développement de l’Afrique. Et pour Macky Sall, les réformes entamées par l’OCDE et le FMI pourraient être renforcées par la réforme du Conseil de Sécurité et la mise en œuvre du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, qui comprend, entre autres, la réforme de l’architecture financière mondiale».

Régimes africains : Macky Sall en croisade contre les coups d’État
Abordant le thème de cette 9e édition, Macky Sall a souligné qu’il interpelle les africains sur leur part de responsabilité dans les défis sécuritaires et l’instabilité institutionnelle qui agitent le continent. Dans ce sens, il a rappelé le coût exorbitant des violences sur le développement économique du continent. Raison pour laquelle, il a préconisé le dialogue pour dépasser les clivages de tous ordres qui contribuent à alimenter l’instabilité politique.

Dans cet ordre d’idées, le président a déploré la nouvelle vague de prise de pouvoir anticonstitutionnelle sur le continent avant d’appeler à une rencontre entre l’Union Africaine, les Chefs d’Etat et les chefs militaires pour juguler cette résurgence des coups d’Etat. «En plus de leur coût humain et matériel, les conflits armés plombent nos efforts sur la voie du développement économique et social», a dit Macky Sall. D’où l’urgence de taire les armes pour privilégier le dialogue pour le règlement de différends.

«La liberté sans responsabilité devient une menace pour la société»
Toutefois, il a également rappelé que les principes de l’Etat de droit qui associent l’exercice des libertés individuelles et collectives d’une part, et les impératifs d’ordre public d’autre part. «La liberté sans responsabilité devient une menace pour la société. C’est dire que la démocratie, la stabilité institutionnelle et le développement économique et social ne peuvent s’accommoder de facteurs déstabilisants que sont le populisme, le radicalisme et les extrémismes de tous bords » a-t-il martelé.

Pour lui, tout régime démocratique est une œuvre en construction permanente, si ancien soit-il. Citant les exemples d’intégration réussie en Afrique de l’Ouest, Macky Sall a lancé que la solution a défi sécuritaire passe par la mise en synergie des forces et des potentiels pour relever les défis du développement économique et sociale mais aussi de la paix et de la sécurité.

«Finalement, l’Afrique des potentialités et des solutions, c’est aussi l’Afrique qui met en commun ses forces, ses intelligences et ses ressources pour son développement et son intégration ; à l’image de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, du champ pétrolier sénégalo-mauritanien Grand Tortue Ahmeyim et du pont de Rosso sur le fleuve Sénégal en construction avancée, pour relier la Mauritanie et le Sénégal. Voilà, parmi d’autres exemples, ce qui nous fera avancer sur le chemin du développement dans la paix et la sécurité», a-t-il relevé.

WORE NDOYE

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