Créé en 2020, le Collectif pour la refondation du Mali (COREMA), un regroupement citoyen composé d’associations, de partis politiques, de groupements professionnels, de syndicats, d’acteurs de la société civile, a lancé un appel à la France et aux Organisations Internationales pour le paiement de 300 milliards de dollars en guise de réparations pour la période allant de 1960 à 2020. Cette demande repose sur les conséquences économiques, sociales et culturelles de la colonisation française, qui a pris fin en 1960 avec l’indépendance du Mali. 

Le COREMA considère que l’exploitation des ressources naturelles et humaines durant la période coloniale a considérablement freiné le développement du pays. « Les richesses extraites du sol malien ont contribué à construire l’économie française, mais ont laissé le Mali dans une situation de dépendance et de sous-développement », déclare un porte-parole de l’association lors du forum organisé vendredi 20 décembre au Centre International de Bamako (CICB)

Le COREMA s’appuie sur des études historiques et économiques pour évaluer l’impact de cette période. Selon l’organisation, ces réparations permettraient au Mali de combler son retard dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures.

La somme avancée par le COREMA, 300 milliards de dollars, représente une estimation des dommages accumulés sur plusieurs décennies. Elle inclut également les intérêts pour les pertes subies par les générations successives. Le COREMA justifie ce montant par les bénéfices tirés par la France de l’exploitation des mines, des terres agricoles et de la main-d’œuvre malienne.

Cette revendication est soutenue par plusieurs groupes de la société civile et personnalités politiques, philosophiques, historiques, scientifiques et culturelles. Les initiateurs promettent de porter le combat à l’international, notamment auprès de la diaspora malienne via une pétition qu’ils ont lancée, et ils comptent atteindre, voire dépasser, le million de signataires.

À ce sujet, ils vont officiellement déposer leur demande de réparation à l’ambassade de France dans les jours qui viennent.

Bien que la France ait entamé des démarches symboliques de reconnaissance de son passé colonial dans certaines régions d’Afrique, elle n’a pas encore répondu favorablement à des demandes financières de cette envergure.

Le COREMA appelle également les autres pays africains ayant subi la colonisation française à unir leurs forces pour exiger des réparations similaires. Pour l’association, il ne s’agit pas seulement de compenser des pertes matérielles, mais de reconnaître l’importance de tourner une page douloureuse de l’histoire avec des mesures concrètes.

Alors que les débats sur la justice coloniale gagnent en visibilité à l’échelle mondiale, le COREMA entend maintenir la pression sur la France et sensibiliser l’opinion publique malienne et internationale. 

Rappelons aussi que Haïti a dû payer des réparations après son indépendance en 1804, et que des ONG estiment que la France doit payer à son tour plus de 100 milliards de dollars à l’île des Caraïbes.

La pétition sera bientôt disponible en ligne. Les personnes qui souhaitent signer la pétition peuvent contacter Idrissa Konaté, le Président de la Jeunesse du COREMA au +22376053257