Emmanuel Macron a nommé vendredi François Bayrou Premier ministre, un défi immense pour le président du MoDem et premier allié du président, chargé de dénouer la crise politique majeure ouverte par la dissolution et aggravée par la censure de Michel Barnier.
L’annonce de la nomination du président-fondateur du parti centriste est intervenue à la mi-journée, après une nouvelle matinée d’intenses spéculations. François Bayrou avait été reçu à 08 H 30 à l’Élysée pour un entretien de près de deux heures, suivi d’un long silence radio.
À 73 ans, comme son prédécesseur Michel Barnier renversé le 4 décembre par l’Assemblée nationale lors d’une censure inédite depuis 1962, M. Bayrou devient le sixième locataire de Matignon depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017. Et le 28ᵉ Premier ministre de la Ve République.
Une tâche immense attend rue de Varenne le maire de Pau, premier allié de M. Macron en 2017. Avec pour priorité le budget pour 2025, le projet de budget de la Sécurité sociale ayant été mis en échec par la censure.
La passation de pouvoirs est prévue dans l’après-midi.
Le dirigeant centriste a finalement été préféré à d’autres noms qui ont circulé jusqu’au bout, comme celui de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, des ministres de l’aile droite de la macronie Sébastien Lecornu ou Catherine Vautrin.
Peu après l’annonce de la nomination, le président du RN Jordan Bardella a assuré qu’il n’y aurait « pas de censure a priori ».
M. Bayrou devrait en revanche subir une censure de la part de La France insoumise. « Faire tomber Bayrou sera faire tomber Macron », a prévenu le coordinateur de LFI Manuel Bompard, qualifiant cette nomination de « nouveau bras d’honneur à la démocratie ».
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