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Le Cambodge renonce à un « hôtel-prison » pour VIP presque terminée dont la construction faisait débat

Un « hôtel-prison » pour détenus VIP était en projet au Cambodge mais ne verra finalement pas le jour après de nombreux débats. Cette prison était pourtant quasiment terminée et plus de 3,5 millions d’euros avaient été déboursés. Le bâtiment deviendra un centre pour les suspects en attente de jugement.

Le gouvernement cambodgien a abandonné un projet de « prison VIP », où les détenus auraient pu officiellement payer pour éviter les geôles surpeuplées du pays.

« Nous venons de renoncer au projet », a déclaré jeudi à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khieu Sopheak.

Quasiment fini, cet « hôtel-prison », selon l’expression même des autorités, aura coûté plus de 3,5 millions d’euros depuis le lancement en grande pompe du chantier en 2017.

Situé dans la prison de Prey Sar à Phnom Penh, il sera finalement utilisé comme centre de détention pour les suspects en attente de leur procès – mais sans contreparties financières promettent les autorités.

Un « hôtel-prison » qui aurait pu accueillir 400 détenus
Ce projet d’« hôtel-prison », qui aurait pu accueillir 400 détenus « VIP », avait suscité un tollé au Cambodge, où les ONG avaient dénoncé l’instauration d’un système pénitentiaire à deux vitesses.

« Cela générerait des discriminations car les prisonniers ayant de l’argent pourraient rester dans des cellules VIP tandis que d’autres, ayant commis les mêmes crimes mais n’ayant pas d’argent, se retrouveraient dans des cellules surpeuplées », a critiqué notamment Am Sam Ath, de l’ONG de défense des droits de l’Homme Licadho, membre de la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh).

La Licadho dénonce le très faible budget alloué par les autorités pénitentiaires pour la cantine, ainsi que le manque de place dans les cellules, de moins d’un m2 en moyenne par détenu.

Le lancement en 2017 d’une campagne anti-drogue par le régime autoritaire du Premier ministre Hun Sen a ajouté à la surpopulation des prisons.

L’ONG Licadho dénonce aussi l’existence du travail forcé dans les prisons de ce pays, un des plus pauvres d’Asie du Sud-Est.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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