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L’augmentation du nombre de divorces au Sénégal inquiète les religieux

Sur les nombreux cas de divorces enregistrés au Sénégal, les hommes religieux apportent un regard, pointant souvent l’absence d’éducation religieuse.

Les divorces ne sont pas rares au Sénégal, une situation qui inquiète les guides religieux. Le tribunal civil de Dakar a prononcé 1 500 divorces dans la capitale sénégalaise pour le compte de 2021. Le répertoire familial des affaires sociales et familiales de l’administration des greffes rapporte qu’il y a 1 037 divorces par contentieux et 554 séparations par consentement mutuel.

Cette situation n’est pas nouvelle. Une étude réalisée en 2013 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), et l’Institut national d’études démographiques (2016-2019) et récemment rendue publique, relève que 126 286 divorces ont été recensés sur cette période, avec une majorité de divorces initiés par les femmes, soit 96 049 contre 30 236 pour les hommes.

Ces divorces interviennent majoritairement avant la cinquième année de mariage. Les changements de comportements, l’incompatibilité d’humeur, le maraboutage, les problèmes de castes, sont, entre autres, les facteurs responsables des divorces.

Éducation religieuse
Les guides religieux insistent sur l’éducation religieuse qui pourrait, selon eux freiner ces séparations. Pour l’imam Moussa Fall, la vie conjugale est plus facile si le couple est pieux. « Si les principes de l’islam sont respectés par le couple, il y aura fidélité, respect mutuel, endurance et patience, argumente-t-il.

Dans l’enseignement du prophète, l’époux doit être pieux et d’une bonne moralité ». Selon lui, la piété est également la plus grande qualité requise chez une épouse. « Mais au lieu de s’adosser sur les recommandations du prophète, les mariages reposent plutôt sur l’aspect matériel », regrette l’imam de la mosquée de Sacré-Cœur.

Abondant dans le même sens, le père Armel Duteil, missionnaire spiritain confirme que l’éducation religieuse est importante dans la vie des couples. Le religieux confie que « si les couples vivent pleinement leur foi, ils peuvent éviter ces nombreux divorces ».

Le prêche des imams sans les époux
Considérant que la religion et même la culture africaine « ne prennent pas à la légère » le mariage, l’imam Ismaïla Ndiaye recommande aussi une éducation religieuse stricte dès l’adolescence. Parce que « son absence impacte négativement » sur les jeunes couples.

Les deux religieux musulmans fustigent aussi la pratique des imams consistant à sceller des mariages en l’absence des époux. « Le sermon de l’imam doit être directement adressé au couple. Malheureusement, chez nous, le couple est absent, déplorent-ils. Et ceux qui assistent au prêche ne rapportent pas intégralement le message ».

Charles Senghor

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