L’armée burkinabée a annoncé vendredi 3 juin avoir tué deux «influents chefs terroristes», l’un dans le Nord et l’autre dans le nord-ouest du Burkina Faso, la semaine dernière, lors d’opérations visant des «cibles à haute valeur».
Le 26 mai, Tidiane Djibrilou Dicko a été «neutralisé lors de frappes aériennes dans les environs de Tongomayel (nord)», a indiqué le commandant des opérations du théâtre national (COTN), le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, lors d’une conférence de presse.
Selon lui, ce chef djihadiste est responsable de plusieurs attaques contre les populations civiles dans la zone de Silgadji (nord) dont il est originaire et avait planifié et conduit plusieurs embuscades contre des unités militaires. «Sa neutralisation est intervenue au moment où il s’activait à planifier une attaque contre un convoi sur Djibo», a précisé le lieutenant-colonel Bamouni.
«La hiérarchie de certains groupes terroristes a été décapitée»
La mort de ce chef djihadiste qui dirigeait une katiba (unité combattante) du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaida avait été annoncée à l’AFP par des sources sécuritaires en début de semaine. «Le deuxième, Sangaré Dembo (…) était un des leaders qui ont planifié et mené une attaque contre la maison d’arrêt et correction de Nouna, dans la nuit du 7 au 8 mai.
Il a également orchestré une embuscade contre une unité militaire à Barani le 9 mai», a expliqué Yves Didier Bamouni. «Très influent dans la Boucle du Mouhoun (nord-ouest, frontalier du Mali), il a été neutralisé lors du démantèlement d’une base terroriste le 28 mai», a-t-il indiqué.
Saluant un «important et discret travail de criblage» qui a permis «l’interpellation de combattants, d’informateurs et de logisticiens des groupes armés», il a estimé que «la hiérarchie de certains groupes terroristes a été décapitée».
Début mai, l’armée burkinabée a diffusé un trombinoscope d’une cinquantaine de présumés djihadistes. Entre les 15 et 28 mai, plusieurs actions offensives, terrestres et aériennes ont conduit à la mort d’au moins 80 combattants des groupes armés dans les provinces du Soum (nord) et de la Kossi (nord-ouest), selon l’armée.
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’est, est la cible d’attaques djihadistes récurrentes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à al-Qaida et à l’État islamique qui ont fait plus de 2000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’être inefficace face à la violence djihadiste, a fait de la question sécuritaire sa «priorité». Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, Paul-Henri Sandaogo Damiba fait face à une recrudescence d’attaques de djihadistes présumés qui ont fait depuis mi-mars plus de 200 morts, civils et militaires.
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