Les nouvelles autorités sénégalaises, sous la direction du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, se préparent à introduire un texte législatif visant à réformer en profondeur le secteur de la presse.
Ce texte, qui fait partie d’une série de mesures plus larges destinées à moderniser et assainir l’environnement médiatique du pays, répond aux nombreuses critiques formulées ces dernières années concernant le manque de régulation, les pressions économiques et les défis éthiques auxquels font face les médias sénégalais.
L’une des principales ambitions de ce texte est de créer un cadre légal qui permettra de mieux encadrer l’ensemble des acteurs de la presse. Ce cadre devrait inclure des dispositions sur la transparence financière des organes de presse, la régulation de la publicité, et la protection des droits des journalistes. Il est également prévu d’introduire des mécanismes de contrôle renforcés pour s’assurer que les médias respectent les normes professionnelles et éthiques.
En outre, le texte vise à clarifier les conditions d’exercice de la profession de journaliste au Sénégal. Il pourrait inclure des exigences de formation plus strictes et la mise en place d’une certification pour les journalistes, afin de garantir un niveau de compétence élevé dans le secteur.
En parallèle à cette réforme législative, les autorités ont annoncé le lancement le vendredi 16 aout d’une plateforme dédiée au recensement des médias. Cette plateforme aura pour mission d’identifier et de répertorier l’ensemble des organes de presse opérant au Sénégal. Cet outil permettra non seulement de mieux connaître le paysage médiatique national, mais aussi de faciliter le suivi des activités des médias, en veillant au respect des lois et des régulations en vigueur.
L’annonce de ce texte intervient dans un contexte de mécontentement croissant au sein du secteur médiatique sénégalais. Hier, mardi 13 août dernier, de nombreux organes de presse ont observé une journée sans publication pour protester contre ce qu’ils considèrent comme des atteintes à la liberté de la presse. Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) a publié un éditorial intitulé « Mort programmée de la presse », dénonçant les pressions économiques, les fermetures de comptes bancaires, les saisies de matériels, et l’annulation illégale de contrats publicitaires, ainsi que l’absence de dialogue avec les autorités.
Bien que ce texte soit présenté comme une réponse aux problèmes du secteur, il suscite également des inquiétudes parmi les professionnels de la presse. Certains craignent que cette réforme ne soit utilisée pour restreindre davantage la liberté de la presse, en imposant des contraintes supplémentaires aux journalistes et aux organes de presse indépendants.
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