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La Turquie émet des mandats d’arrêt pour 240 personnes liées à la tentative de coup d’Etat

La Turquie émet des mandats d’arrêt pour 240 personnes liées à la tentative de coup d’Etat

Des procureurs turcs ont émis mardi des mandats d’arrêt concernant 240 personnes, parmi lesquelles des militaires encore en service, pour leurs liens supposés avec le cerveau présumé du coup d’État avorté de 2016, rapporte l’agence de presse étatique turque Anadolu.

Au total, 151 personnes ont déjà été interpellées dans toute la Turquie, de la capitale Istanbul à la ville côtière d’Izmir en passant par Chypre-Nord, territoire géré par la Turquie, ajoute Anadolu.

Parmi les suspects visés par le régime du président turc, Recep Tayyip Erdogan, on retrouve des cadets de l’armée, des enseignants et avocats. Certains civils sont accusés de contrôler la base arrière au sein de l’armée (des cadets en particulier) du mouvement Gülen, contre lequel s’est retourné Erdogan lorsque le mouvement a pris trop d’importance, d’après Anadolu.

Le président turc accuse le fondateur du mouvement, Fethullah Gülen, un intellectuel musulman exilé aux États-Unis, d’avoir ourdi un putsch militaire pour renverser son régime le 15 juillet 2016.

Ankara estampille de « groupe terroriste » le réseau clandestin de Gülen et l’accuse d’avoir infiltré les institutions étatiques, ce que Fethullah Gülen dément. Cinq ans plus tard, 3.000 personnes ont déjà été condamnées à la prison à vie en Turquie. Dans plus de la moitié des cas (au moins 1.600), cette peine est incompressible.

La perpétuité constitue la peine la plus lourde depuis que la Turquie a aboli la peine de mort en 2002. Au cours de 289 procès, 4.890 personnes ont été condamnées à une peine d’emprisonnement.

La Cour de Cassation turque a confirmé 87 des ces jugements, ce qui signifie qu’il n’est plus possible pour ces personnes d’interjeter appel.

On estime que, depuis le coup d’État manqué, plus de 125.000 fonctionnaires turcs ont été limogés sur des accusations non prouvées de « liens avec le terrorisme ». Ce qui a permis à Recep Tayyip Erdogan de les remplacer par d’autres et de mettre au pas les institutions. 

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