Faits divers

La Suisse ouvre une procédure pour crime de guerre contre Nicolaï Buzaïanu pour exportation illégale de bois rose de Casamance

Dans cette affaire, un citoyen helvétique, Nicolaï Buzaïanu, est accusé de crime de guerre pour avoir exporté illégalement, via la Gambie, du bois de rose de Casamance, une région sénégalaise en proie à un conflit armé. Trois ans après la plainte déposée par l’ONG Trial international, la justice helvétique accélère le pas.

La Suisse a fait une demande d’entraide judiciaire internationale à la Gambie dans une affaire de pillage de bois précieux au Sénégal. Les autorités de Banjul l’ont confirmé hier, au lendemain de la diffusion d’un documentaire sur le sujet à la télévision suisse RTS.

Comme l’indique la demande d’entraide, Bern a ouvert une procédure contre son ressortissant Nicolaï Buzaïanu, accusé depuis juin 2019 de crime de guerre, pour avoir pillé le bois de rose de Casamance. Un trafic décrit hier dans un documentaire de la télévision suisse RTS.

« Je coupais le bois en Casamance et je le vendais en Gambie », entend-t-on par exemple d’une voix anonymisée dans le film. La voix off d’Isabelle Ducret, co-auteure du documentaire, reprend : « Entre 2014 et 2017, un homme d’affaires suisse s’allie au président autocrate de la Gambie pour monter un business très profitable d’exportation de bois. »

Appropriation illégitime dans une zone de conflit
Aujourd’hui, elle explique à RFI : « Lorsqu’on a réalisé, trois ans plus tard, que rien n’avait bougé, on a repris l’enquête et on a trouvé énormément d’éléments sur place qui confirmait toute cette question de trafic de bois illégal entre la Casamance et la Gambie. »

Au sein de l’ONG Trial International, qui a porté plainte contre l’homme d’affaire suisse, on se réjouit de cette accélération de la justice. Pour Benoît Meystre, le crime de guerre est caractérisé : « Dès qu’il y a une appropriation illégitime dans une zone de conflit, on peut en fait parler de crime de guerre. Après, il faudra démontrer que ce citoyen suisse connaissait l’existence de ce conflit armé et qu’il savait où il mettait les pieds lorsqu’il s’engageait dans ce trafic. »

L’audition des témoins et des suspects va pouvoir commencer. L’entraide judiciaire pourrait être demandée au Sénégal, qui pourrait aussi se porter plaignant pour avoir été pillé de ses ressources.

Dakarecho avec RFI

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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