La responsabilité des manifestions violentes notées au Sénégal n’incombe pas aux forces de défense et de sécurité (FDS) dont le professionnalisme ne souffre d’aucune ambiguïté. C’est la conviction du ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba. Venu défendre le budget de son département à l’Assemblée Nationale hier, lundi 27 novembre, il a soutenu que l’origine de la violence est à rechercher du côté des manifestants.
Le ministre de l’Intérieur lave à grande eau les forces de défense et de sécurité. Ils ne sont comptables de rien des débordements notés lors des dernières manifestations. «Il ne sert à rien de faire des accusations graves contre les forces de sécurité en les accusant de tirer des balles réelles et de perpétrer toutes sortes de violences. Dans le cadre de la doctrine du maintien et de rétablissement de l’ordre, l’action s’est en trois phases fondamentales : légalité, la nécessité et la proportionnalité.
Dans l’ensemble des actions qui ont été menées sur le terrain, les forces de l’ordre ont montré du professionnalisme, du sang froid», a déclaré Me Sidiki Kaba hier, lundi 27 novembre à l’Assemblée Nationale. Selon l’ancien Président de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) «si tel n’était pas le cas, il y aurait eu des carnages. »
Tout débordement est de la responsabilité des manifestants soutient-il. «Il y a eu en revanche, des forces qui se sont mises en face d’elles, qui ont utilisé la violence. L’article 10 de la constitution parle de marche, mais celle pacifique. Si le manifestant se transforme en émeutier, tuant et brulant, on a plus à faire à un contestataire. »
Revenant aux projets de son ministère pour l’exercice 2024, Sidiki Kaba dira qu’il s’agira, entre autres, d’accentuer la lutte contre la migration irrégulière, de poursuivre les efforts de sensibilisation de lutte contre la drogue, de renforcer le maillage du territoire national en infrastructures de sécurité telles que la reconstruction du commissariat d’arrondissement de Ndorong à Kaolack et des commissariats centraux de Tambacounda et de Mbour.
Il en sera de même pour la construction d’un nouveau commissariat d’arrondissement à Touba, ainsi que de la réhabilitation de la sous-préfecture de Sindia et des préfectures de Rufisque et Bakel. Relativement au Programme «Sécurité publique», Sidiki Kaba a indiqué que, pour 2024, l’accent sera mis non seulement sur le renforcement des effectifs avec la poursuite de la formation des 4 000 fonctionnaires de police recrutés en deux cohortes, mais aussi sur le renforcement des capacités de ceux déjà en activité de service.
Selon lui, des efforts sont également en train d’être faits pour l’acquisition d’équipements de surveillance des frontières destinés à réduire leur porosité, la poursuite de la phase 2 du projet de lutte contre la cybercriminalité, la construction de commissariats de police au niveau des départements qui n’en disposent pas, ainsi que de cantonnements du Groupement mobile d’Intervention (GMI) à Tambacounda, Kédougou, Ziguinchor, Kolda, Kaolack et Mbour et des postes frontaliers.
Dans la même veine, il a évoqué le renforcement de la sécurité intérieure, par l’installation de caméras de vidéo protection, qui entrera dans sa deuxième phase, l’acquisition, pour les Forces de police, de matériels adéquats de maintien de l’ordre et la poursuite de la mise en œuvre du concept «Quartiers sûrs» et des «tables de concertations sécuritaires».
En outre, il a annoncé la production annuelle de 400 000 talons de passeports numérisés et de 1 183 726 cartes d’identité biométrique, ainsi que la mise en service du Centre de Recueil et d’Enregistrement des Données et Informations policières du Sénégal, inauguré en 2022.
S’agissant du Programme «Sécurité civile», il a fait savoir que la stratégie opérationnelle à dérouler, pour 2024, sera axée, entre autres, sur la poursuite du programme d’implantation de bouches et poteaux d’incendie, la validation de la Stratégie nationale de Réduction des Risques de Catastrophe (SNRRC), la poursuite de la densification du maillage du territoire national, par la construction des postes d’incendie et de secours autonomes à Nioro du Rip et Dahra Djolof.
Le ministre annonce aussi le renforcement des moyens matériels de la brigade nationale des sapeurs-pompiers. Le budget 2024 du ministère de l’Intérieur est arrêté à 237.231.350.287 FCFA en Autorisations d’Engagement (AE) et à 197.004.885.087 FCFA en Crédits de Paiement (CP).
FATOU NDIAYE
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