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La principale formation de l’opposition mis hors jeu avant la présidentielle

La principale formation de l’opposition mis hors jeu avant la présidentielle

La principale formation d’opposition a été mise hors jeu vendredi au Nicaragua, où le président Daniel Ortega, qui brigue un quatrième mandat consécutif, est accusé de faire table rase de ses concurrents à l’approche de l’élection présidentielle du 7 novembre.

« La personnalité juridique du parti politique Citoyens pour la Liberté (CxL) a été annulée”, selon une résolution du Conseil Suprême Electoral (CSE) lue par le secrétaire du tribunal électoral Luis Luna.

Le président Ortega, un ancien guérillero sandiniste de 75 ans, et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo, 70 ans, n’ont désormais face à eux aucun candidat sérieux pour le scrutin du 7 novembre, cette annonce s’ajoutant à l’arrestation des sept candidats potentiels les plus sérieux pour la présidentielle.

L’élimination du CxL de la course électorale intervient quelques heures après une demande en ce sens du Parti Libéral Constitutionnaliste (PLC, droite), accusé de complaisance envers le pouvoir.

Double citoyenneté
Le PLC a argué du fait que le parti CxL a « comme présidente la citoyenne Carmella Rogers Amburn, qui a la double nationalité (américaine et nicaraguayenne) en violation notoire de la loi ». Elle est plus connue en politique sous le nom de Kitty Monterrey.

Le parti d’opposition a confirmé le retrait à sa présidente de sa citoyenneté nicaraguayenne, ce qui lui fait courir le risque d’être expulsée.

Le parti CxL avait déjà été privé cette semaine de sa candidate à la vice-présidente, Miss Nicaragua 2017 Berenice Quezada. Sa maison a été cernée mardi par la police après qu’un groupe de partisans du gouvernement du président Ortega l’a accusée d’avoir lancé un « appel implicite à la violence, à la haine ». Elle est depuis assignée à résidence.

CxL avait désigné fin juillet Oscar Sobalvarro, un ancien contre-révolutionnaire de 68 ans, et Berenice Quezada, sans expérience politique, comme candidats respectivement à la présidence et à la vice-présidence.

« La démocratie ne peut pas être effacée », a tweeté Oscar Sobalvarro après l’annonce concernant CxL.

Selon le calendrier électoral, le Conseil suprême électoral a jusqu’au 9 août pour valider les candidatures pour le scrutin présidentiel.

Deux autres partis politiques d’opposition ont déjà été disqualifiés ces derniers mois par le CSE: le Parti Conservateur et le Parti pour la Restauration démocratique.

Ortega à l’unanimité
Sans surprise, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, parti au pouvoir) a approuvé lundi à l’unanimité la candidature de Daniel Ortega. Son épouse a également été désignée comme candidate à un second mandat à la vice-présidence de ce pays de 6,5 millions d’habitants.

Cristiana Chamorro, rivale la plus crédible du couple présidentiel, a été la première à être placée en détention. Elle est la fille de Violeta Chamorro, qui avait vaincu Daniel Ortega dans les urnes en 1990.

L’Union européenne a sanctionné lundi Rosario Murillo ainsi qu’un fils de M. Ortega et six autres dignitaires du régime pour leur responsabilité dans les « graves violations des droits de l’homme » commises dans ce pays d’Amérique centrale. Ils sont à présent 14 au total à être interdits de séjour et de transit et dont les avoirs dans l’UE sont gelés.

Et vendredi, les Etats-Unis ont gelé les visas de 50 proches de responsables nicaraguayens liés au gouvernement Ortega.

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