Haïti

La mission de l’ONU en Haïti prolongée de neuf mois

Les États-Unis et la Chine ont trouvé vendredi 15 octobre au soir un compromis sur la présence de l’Onu en Haïti, le Conseil de sécurité votant à la dernière minute une prolongation de neuf mois de la mission politique des Nations unies dans ce pays en crise.

Alors que cette mission politique de l’Onu en Haïti – appelée Binuh et qui existe depuis octobre 2019 – expirait ce vendredi, les 15 membres du Conseil de sécurité ont négocié toute la journée pour s’entendre sur une résolution adoptée à l’unanimité et prolongeant la mission jusqu’au 15 juillet 2022.

Haïti est depuis longtemps géré au Conseil de sécurité par les États-Unis. C’est une ex-ambassadrice américaine, Helen La Lime, qui est émissaire de l’Onu en Haïti. Dans le cadre de la prolongation annuelle de la Binuh, le Conseil de sécurité avait planifié l’adoption d’une résolution jeudi, puis vendredi.

Mais le texte initial, préparé par les Américains et prévoyant une prolongation d’un an, était menacé par un veto chinois: Pékin accusait notamment l’Onu de n’avoir «rien fait» pour Haïti et d’y avoir gaspillé l’argent des grandes puissances, notamment de la Chine, selon une source diplomatique.

Opposition chinoise
Une autre raison jamais invoquée publiquement par la Chine pour expliquer son refus serait liée à la reconnaissance par Haïti de Taïwan, ont confié des sources à l’AFP. En juin déjà, la Chine avait sèchement rejeté un projet de déclaration du Conseil de sécurité sur Haïti proposé par les États-Unis.

Le texte se bornait à déplorer «la détérioration de la situation politique, sécuritaire et humanitaire» dans ce pays. Face au projet de résolution américaine prolongeant la mission jusqu’au 15 octobre 2022, la Chine voulait imposer une durée de six mois, jusqu’au 15 avril prochain. Les deux premières puissances mondiales ont donc trouvé un compromis sur une durée de neuf mois, avec une évaluation que devra conduire le secrétaire général de l’Onu au bout de six mois.

Haïti est en pleine crise politique, économique, sociale et sécuritaire profonde. Sans président depuis l’assassinat en juillet de Jovenel Moïse, l’État ne prévoit plus des élections que pour, au mieux, le deuxième semestre 2022.

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