La lutte contre la consommation des produits du tabac est une ‘’question essentielle’’ qui doit être placée au cœur des priorités des politiques publiques, a déclaré jeudi Mamadou Ndao du ministère sénégalais des Finances et du Budget.
‘’La lutte contre le tabagisme est une question essentielle et doit être placée au cœur des priorités. C’est pourquoi, au moment d’instaurer une taxe, il faut, au moins, faire une projection sur les objectifs à atteindre’’, a-t-il notamment indiqué à Saly-Portudal (Mbour, ouest).
M. Ndao procédait, au nom des autorités sénégalaises, à la clôture officielle des travaux de la conférence régionale de renforcement de capacités des pays membres de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de plaidoyer en faveur d’une application effective des directives portant sur ‘’harmonisation du droit d’accès sur les produits du tabac dans l’espace communautaire’’.
La rencontre de trois jours qui avait débuté mardi, est à l’initiative du Consortium régional pour la recherche économique et sociale (CRES), en partenariat avec le ministère sénégalais des Finances et du Budget.
‘’Aussi bien sur le plan des recettes fiscales et sur la déperdition scolaire, nous constatons tous que la consommation du tabac a des effets néfastes sur la population’’, a souligné M. Ndao.
Selon lui, le contexte de Covid-19 exprime suffisamment les effets néfastes du tabac ’’puisqu’il est de plus en plus démontré que les consommateurs des produits du tabac sont vulnérables aux infections virales’’.
Pour le professeur Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du CRES, il y a eu des ‘’points forts et des points faibles’’ en matière de lutte contre la consommation du tabac, même s’il y a eu des progrès qui ont été notés en matière de mise en place de ‘’lois plus fortes’’ dans un certain nombre de pays.
Pour ce qui concerne le Sénégal, c’est surtout la directive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui a été transposée dans le dispositif réglementaire du pays, précise-t-il.
‘’C’est une bonne initiative ; il reste que cette directive de l’UEMOA est très faible par rapport à celle de la CEDEAO, dans la mesure où elle ne retient que la taxe ad valorem, alors que nous savons maintenant que les travaux que nous avons réalisés ici au Sénégal et dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest le confirment, il faut recourir, de façon régulière, à la taxation spécifique, la taxe d’accise spécifique pour avoir une augmentation significative des produits du tabac, a estimé Diagne.
Donc, poursuit-il, il y a un effort à faire par le Sénégal notamment en transposant aussi la directive de la CEDEAO qui donne des instruments beaucoup plus appropriés dans la lutte contre le tabagisme.
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