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La junte birmane «commet probablement des crimes contre l’humanité» selon Thomas Andrews expert mandaté par l’ONU

La junte birmane «commet probablement des crimes contre l’humanité» selon Thomas Andrews expert mandaté par l’ONU

Un expert de l’Organisation des Nations Unies a fait mention, jeudi, de potentiels crimes contre l’humanité en Birmanie.

La junte birmane «commet probablement des crimes contre l’humanité» depuis qu’elle a pris le pouvoir le 1er février, a accusé jeudi Thomas Andrews, le principal expert indépendant mandaté par l’ONU.

«Il y a de plus en plus de preuves» que l’armée et ses plus hauts dirigeants «commettent probablement des crimes contre l’humanité, y compris des meurtres, des disparitions forcées, des persécutions, de la torture et des incarcérations en violation des règles fondamentales du droit international», a lancé le rapporteur spécial des Nations Unies, qui estime que les forces de l’ordre ont tué à ce jour 70 personnes, dans la violente répression menée contre les manifestants réclamant le retour à la démocratie.

«Regardez les faits» a déclaré l’expert devant le Conseil des droits de l’homme. Pour qu’il y ait crime contre l’humanité il faut que les actes criminels «soient commis dans le cadre d’une attaque d’ampleur ou systématique contre une population civile quelle qu’elle soit et en connaissance de cause», a-t-il rappelé.

Campagne coordonnée
Selon lui, les crimes commis contre la population en Birmanie font partie d’une campagne coordonnée, visent les populations civiles, sont d’ampleur avec quelque 2000 personnes arrêtées dans au moins 28 villes à travers le pays, sont bien organisés et sont ordonnés «en connaissance de cause» par les dirigeants, a-t-il énuméré comme autant de pièces à verser au dossier de l’accusation de crimes contre l’humanité.

Thomas Andrews a reconnu qu’il appartiendrait toutefois à une cour de justice d’en décider, mais note que des preuves sont amassées actuellement par le mécanisme indépendant d’enquête sur la Birmanie mis en place en 2018 par le conseil des droits de l’homme, la plus haute instance de l’ONU sur ces questions.

Un «régime meurtrier et illégal»
Évoquant le sort de la minorité musulmane des Rohingyas, le Rapporteur spécial a souligné que «la Birmanie est contrôlée par un régime meurtrier et illégal dont les dirigeants actuels ont commis les atrocités qui font l’objet de charges de génocide devant la Cour internationale de justice».

Le représentant de la Birmanie, Chan Aye, a pour sa part rejeté le principe même d’un rapporteur spécial sur un pays en particulier, avant de se lancer dans une justification du coup d’État militaire du 1er février, qui a vu l’arrestation de nombreuses personnalités politiques dont l’ancienne cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi.

La répression contre les manifestations, qui n’ont cessé à travers le pays, a été féroce.

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