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La France s’effondre en huitièmes de finale face à la Suisse 3-3 a.p., 5-4 t.a.b

La France s’effondre en huitièmes de finale face à la Suisse 3-3 a.p., 5-4 t.a.b

La France s’effondre dès les huitièmes! L’Euro a basculé lundi dans l’irrationnel avec l’élimination surprise des champions du monde aux tirs au but (3-3 a.p., 5-4 t.a.b.) contre la Suisse, qui défiera en quarts l’Espagne, victorieuse de la Croatie après un scénario fou (5-3 a.p.).

Incroyable, invraisemblable, irrespirable… Les deux huitièmes de finale prévus au programme de lundi soir ont été tout aussi échevelés l’un que l’autre, avec des champions du monde français poussés dans leurs retranchements jusqu’au bout de la nuit et finalement sortis sur un dernier tir au but de l’infortuné Kylian Mbappé stoppé par le gardien helvète Yann Sommer.

Décidément, cet Euro semble défier toute logique. Et après l’élimination surprise des Pays-Bas samedi puis l’éviction du Portugal de Cristiano Ronaldo, tenant du titre, dimanche, c’est un nouveau favori qui est passé à la trappe alors que les Bleus menaient 3-1 avant d’être rejoints à la 90e et de rater plusieurs balles de match en prolongation.

Alors, se succédant devant la tribune suisse de la National Arena de Bucarest, tous les tireurs ont marqué jusqu’au dernier, Mbappé, dont le tir a été détourné par Sommer. Le portier a exulté, courant comme un dératé: il venait de qualifier enfin les Suisses pour les quarts de finale après trois échecs consécutifs en huitièmes dans les compétitions majeures!

Pour les Bleus, en revanche, la déception est immense: alors qu’ils rêvaient de reproduire le doublé Mondial-Euro réussi entre 1998 et 2000, les hommes de Didier Deschamps ont chuté dès le premier match à élimination directe. Malgré leur titre de champions du monde, malgré leur attaque de rêve, et malgré leur sélectionneur porte-bonheur, dont c’est la pire performance depuis sa prise de fonctions en 2012. Pour l’heure, « DD » reste sous contrat jusqu’au Mondial-2022.

Dans les cordes
Lorsque l’émotion de cette folle soirée sera retombée, l’histoire retiendra que Deschamps s’est trompé dans ses choix initiaux et que l’attaquant Haris Seferovic a puni les Français en début de match d’une tête autoritaire (15e) au-dessus de Clément Lenglet, longtemps en perdition et remplacé à la pause.

Les Bleus se sont même retrouvés dans les cordes lorsque Benjamin Pavard a concédé un penalty. Mais le gardien et capitaine Hugo Lloris s’est interposé, sonnant la révolte française (55e) concrétisée aussitôt par Benzema (57e, 59e) avant une frappe splendide de Paul Pogba (75e).

A 3-1, on croyait les Bleus qualifiés ? On se trompait: réduction du score immédiate de Seferovic, auteur d’un doublé (81e), puis égalisation au bout du temps réglementaire de Mario Gavranovic (90e).

Et après une prolongation crispante et accrochée, où les Bleus ont eu plusieurs balles de match, la loterie des tirs au but a souri aux Suisses.

L’Espagne monte en puissance
Voilà la sélection helvétique récompensée de son match audacieux et lancée vers les quarts, où elle retrouvera l’Espagne, elle aussi poussée en prolongation par la Croatie avant d’arracher un succès mémorable grâce à Alvaro Morata (100e), attaquant mal-aimé devenu sauveur, puis Mikel Oyarzabal (103e).

Resteront plusieurs images fortes de ce France-Suisse disputé à Bucarest: Lenglet symbole du fiasco de la tentative de défense à trois osée par Deschamps; Lloris qui stoppe le penalty de Ricardo Rodriguez mais ne réussit aucun arrêt sur les tirs au but; les arabesques offensives à une touche de balle du trio Griezmann-Benzema-Mbappé, efficaces mais insuffisants…

En attendant les deux derniers huitièmes de finale mardi, un Suède-Ukraine à Glasgow (21h00) et surtout un classique européen entre Allemagne et Angleterre à Londres (18h00), le tournoi est désormais grand ouvert. Et on a hâte de voir la suite!

Les Espagnols, eux, sont de retour dans le top 8 d’une compétition majeure pour la première fois depuis leur incroyable triplé Euro-Mondial-Euro entre 2008 et 2012, après avoir triomphé de la Croatie et de son maître à jouer, Luka Modric, Ballon d’Or 2018.

Peut-être le signe d’une montée en puissance pour la « Roja » de Luis Enrique, poussive en début de tournoi mais désormais décomplexée avant le quart de finale contre la Suisse, maintenu à Saint-Pétersbourg malgré la flambée des cas de Covid-19 en Russie.

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