Un bateau transportant 231 migrants, un chiffre record, a accosté récemment aux îles Canaries, marquant l’un des plus grands débarquements jamais enregistrés dans cet archipel espagnol.
Parmi les passagers se trouvaient 58 mineurs et 13 femmes, tous d’origine africaine, en provenance de pays tels que le Sénégal, le Mali, la Guinée et la Gambie, d’où le bateau avait pris le départ. La traversée périlleuse de l’Atlantique a laissé trois migrants nécessitant des soins hospitaliers pour des blessures mineures.
Une crise migratoire qui s’intensifie
Cette arrivée massive fait suite à une tragédie survenue en septembre dernier, lorsqu’un naufrage a causé la disparition de 50 personnes, marquant l’un des pires accidents maritimes aux Canaries depuis 30 ans. La situation migratoire dans cette région connaît une véritable explosion en 2024, avec un total de 32 878 migrants ayant atteint les îles entre janvier et mi-octobre, soit une augmentation de 39,7 % par rapport à l’année précédente. Rien qu’en octobre, 2 875 migrants ont débarqué, dont 467 mineurs non accompagnés, augmentant encore la pression sur les infrastructures locales.
Alfonso Cabello, porte-parole du gouvernement des îles Canaries, a exprimé sa frustration face à l’absence de soutien de la part du gouvernement central espagnol. Selon lui, les îles se sentent abandonnées face à cette crise migratoire croissante :
« Les Canaries restent seules. Nous n’avons toujours pas reçu le financement promis et aucune solution durable n’a été mise en place pour résoudre ce problème structurel. Les seules solutions proposées sont celles que nous, les régions, avons explorées nous-mêmes. »
Une route migratoire de plus en plus fréquentée
La route de l’Atlantique, reliant l’Afrique de l’Ouest aux îles Canaries, est devenue l’une des principales voies de migration clandestine ces dernières années. De plus en plus de migrants quittent des pays comme la Gambie, le Sénégal et le Maroc dans l’espoir d’atteindre l’Europe.
Face à cette situation, le gouvernement espagnol, dirigé par Pedro Sánchez, a commencé à disperser les migrants arrivant aux Canaries vers le continent espagnol. En octobre, 15 vols charters ont été organisés, transportant plus de 3 000 migrants vers Madrid, d’où ils ont été envoyés par bus vers d’autres régions comme l’Andalousie et la Castille-et-León. Les autorités aéroportuaires espagnoles estiment que ce nombre pourrait dépasser 5 000 d’ici la fin du mois.
Le flux continu de migrants ne montre aucun signe d’affaiblissement. En septembre, les îles Canaries ont enregistré un record hebdomadaire de 3 000 arrivées, provenant principalement du Maroc et de la Mauritanie. Avec les infrastructures locales au bord de la saturation, les Canaries sont au cœur d’une crise humanitaire sans précédent.
Bien que l’Espagne tente de gérer cette situation en dispersant les migrants sur le continent, la colère monte dans les régions d’accueil, face à cette déferlante migratoire.
Avec Breizh
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