Editorial

La coupe est pleine – Par Serigne Saliou Guèye

Ce jeudi 16 février, c’était la parodie de procès en diffamation opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko.

Après le renvoi du procès au 16 mars sur insistance du bâtonnier de l’ordre des avocats, le chef des Patriotes accompagné par une marée humaine a été stoppé aux abords de la nécropole de Soumbédioune par les forces de sécurité aux fins de l’astreindre à changer d’itinéraire

Pendant qu’une solution est en train d’être trouvée, voilà que des éléments de la police et de la gendarmerie balancent des gaz lacrymogènes sur cette foule nombreuse pour la disperser. Et lorsqu’un modus vivendi a été trouvé pour permettre à Sonko de passer par le tunnel, la gendarmerie a stoppé à nouveau son cortège pour l’exfiltrer de sa voiture et l’acheminer chez lui.

Mais, ce qui est gravissime et inacceptable, c’est le cassage du vitre arrière droit de la voiture pour kidnapper le leader du Pastef. Les images terrifiantes du rapt public de Sonko sont devenues virales sur la toile du monde.

Imperturbable, le Pastéfien en chef, stoïque, a fait preuve de fermeté et d’intrépidité devant des agents casqués et bottés qui, sous les injonctions de leurs chefs, cherchaient à l’humilier. Mais, c’est l’effet boomerang !

Ces images contre-productives pour le régime de Macky Sall font tomber le masque d’une démocratie-Potemkine. Et la démocratie-Potemkine ne s’accommode pas de l’Etat de droit.

Ces manœuvres, ces agressions publiques, ces persécutions, et ces embastillements des Patriotes ne peuvent pas arrêter le vent du changement qui souffle dans le pays depuis que le Projet-Pastef a pris place dans l’arène politique.

Les disparitions et morts non élucidées, les arrestations arbitraires font à ce régime un cortège de vilenies qui fait ne fait pas tout gémir une presse soumise.

Tous ces simulacres de procès judiciaires intentés contre Sonko n’ont qu’un seul but : annihiler le projet politique Pastef dans lequel se reconnaissent l’essentiel des jeunes et des femmes et vieux du Sénégal. Il est de notoriété publique que toutes ces agressions judiciaires, policières et politiques auxquelles nous assistons systématiquement ne sont que des manœuvres pour barrer la candidature de l’homme politique qui a plongé le Président sortant dans une nuit d’insomnie abyssale.

Tous les expédients politico-judiciaires sont en train d’être mis en branle pour mettre le leader du Pastef hors-course en 2024. Mais, c’est peine perdue puisque toute dictature, sous les apparats d’une démocratie sans faille, qui s’appuie sur les forces de défense et de sécurité et une noria de magistrats transformés en godillots, finira ensevelie dans les vestiges non panthéonisés de l’histoire politique. Les dictateurs, surtout ceux qui, faussement, s’emmitouflent d’habits de démocrates, se croient forts et divins alors qu’ils sont en réalité faibles tous azimuts.

Ils pensent être invincibles alors que leur pouvoir chancelant est soutenu par quelques piliers fragiles de l’administration : des fonctionnaires soumis et corrompus, des intellectuels pétochards et obséquieux, une police et une gendarmerie répressives, un système judiciaire aux ordres.

Et l’histoire universelle nous apprend que ces murs n’ont jamais résisté devant la détermination des citoyens épris de justice et de démocratie. La bourrasque démocratique des années 80 a balayé le mur de Berlin dans sa vingt-huitième année d’existence.

L’histoire politique de l’Afrique nous apprend que des potentats comme Idi Amin Dada, Moussa Traoré, Ben Ali, Moubarak, Saddam Hussein et Kadhafi ont été victimes de leur dictature même si l’on reconnait que, pour les deux derniers cités, les Occidentaux ont été à la manœuvre.

On ne peut pas gouverner un peuple souverain selon la volonté du Prince. Ceux qui s’y sont essayés sont devenus des reliques de l’histoire de leur pays.

Après six décennies d’indépendance et plus d’un siècle de résistance à l’armée coloniale des El Hadji Omar Tall, Lat-Dior Diop, Alboury Ndiaye, Samba Laobé Fall, Diéry Dior Ndella Fall, Maba Diakhou Ba, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, El Hadji Malick Sy et d’autres, le peuple sénégalais des années 2000, abreuvé du courage de ces résistants susnommés, ne pliera pas devant ceux qui dont les méthodes d’oppression n’ont rien à envier aux colons.

La sonkophobie de ceux qui craignent pour leur devenir post-pouvoir a atteint son paroxysme. Aujourd’hui, dans notre pays, la coupe des exactions est pleine et un peuple, poussé à bout, bout et explose.

Par conséquent, lorsque la coupe est pleine, la seule chose qui reste au peuple, c’est d’user constitutionnellement de son droit inaliénable de résistance comme dispose l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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