La Corée du Sud a utilisé 18 millions de dollars de fonds iraniens gelés dans des banques coréennes pour régler les impayés de Téhéran aux budgets de l’ONU, a annoncé dimanche Séoul, ce qui va permettre à l’Iran de récupérer rapidement son droit de vote aux Nations Unies.
Ce paiement a été fait vendredi en coopération avec les États-Unis et les Nations unies, après que l’Iran eut «demandé en urgence» à la Corée du Sud de payer la somme due, a expliqué le ministre sud-coréen des Finances dans un communiqué.
«Le paiement des contributions à l’ONU de l’Iran (plus de 18 millions de dollars) a été effectué», a confirmé la mission diplomatique iranienne.
Dès vendredi, des sources onusiennes avaient indiqué qu’un peu plus de 18 millions de dollars de l’Iran avaient été débloqués à Séoul pour régler l’ONU. Ce montant était le minimum des arriérés dus par Téhéran aux Nations Unies pour pouvoir récupérer son droit de vote au sein de l’Organisation, perdu début janvier.
L’Iran dispose de plus de 7 milliards de dollars de fonds destinés aux exportations de pétrole, gelés dans deux banques sud-coréennes en raison des sanctions américaines.
«Le droit de vote de l’Iran à l’Assemblée générale des Nations unies devrait être immédiatement rétabli avec ce paiement», a ajouté le ministère sud-coréen.
L’Iran était le troisième partenaire commercial de la Corée du Sud au Moyen-Orient avant que les États-Unis ne se retirent unilatéralement d’un accord nucléaire conclu en 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales et ne réimposent des sanctions paralysant les échanges.
L’article 19 de la Charte des Nations unies prévoit une suspension du droit de vote à l’Assemblée générale pour tout pays dont le montant des arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.
Le 11 janvier, le secrétaire général de l’ONU avait annoncé que l’Iran devait débourser 18,4 millions de dollars pour récupérer son droit de vote.
L’an dernier, l’Iran avait déjà perdu son droit de vote en raison d’impayés. Téhéran avait affirmé ne pas pouvoir honorer le minimum requis pour ses dettes à l’ONU en raison des sanctions économiques et financières imposées par les États-Unis.
Après plusieurs mois de négociations, Téhéran avait pu en juin utiliser des fonds bloqués en Corée du Sud pour payer le minimum de dettes requis et récupérer son droit de vote, juste avant l’élection de nouveaux membres au Conseil de sécurité de l’ONU.
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