Alors que la France a annoncé le retrait de ses troupes au Mali, le pays a sollicité une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies pour expliquer sa décision. Elle devrait se tenir ce mardi 22 février, à huis clos.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait tenir mardi 22 février une réunion informelle à huis clos sur le Mali à la demande de la France qui souhaite expliquer à ses membres ses décisions de retrait des opérations françaises Barkhane et européenne Takuba, selon des diplomates.
L’impact des décisions françaises sur la mission de Casques Bleus de l’ONU au Mali (Minusma) sera aussi abordé lors de cette session organisée sous la présidence de la Russie, en charge de la direction tournante du Conseil de sécurité en février, selon les mêmes sources.
La France a annoncé jeudi le retrait sur « quatre à six mois » du Mali de la force française Barkhane et de l’unité européenne Takuba. Jusqu’à présent, la Minusma bénéficie d’un soutien aérien et médical important des militaires français de Barkhane.
L’avenir de la Minusma pourrait être compromis
Selon des diplomates, le retrait français pourrait conduire des contingents européens participant à la Minusma, comme l’allemand ou le britannique, à engager aussi leur départ.
L’avenir de la Minusma, dont le mandat annuel est à renouveler en juin, pourrait être compromis par les derniers développements au Mali qui a décidé de développer son partenariat avec la Russie.
Le retrait français ne doit « pas saper la Minusma », a estimé un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat. Après juin, la mission de paix de l’ONU « restera présente » au Mali, a-t-il estimé, tout en soulignant qu’elle devra « s’adapter » au retrait des forces françaises de ce pays.
Vendredi, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, interrogé sur cet impact, avait indiqué qu’il était « clair » que le retrait français « modifiera le paysage sécuritaire » au Mali et précisé qu’il était en cours d’examen à l’ONU.
Œuvrer au maintien d’une certaine stabilité sur place
« Nous continuerons à travailler avec les autorités pour essayer de remettre une transition sur les rails selon un calendrier acceptable, et pour solidifier les accords de paix », avait-il ajouté.
Lundi, l’assemblée tenant lieu d’organe législatif depuis le coup d’État militaire, a entériné une période de transition avant des élections et un retour des civils à la tête du Mali qui pourrait durer jusqu’à cinq ans, un délai rejeté par l’ONU et une grande partie de la communauté internationale.
Le nombre total de casques bleus servant au sein de la Minusma était fin décembre de 14 163, selon l’ONU.
Créée en 2013 après le déclenchement des insurrections indépendantiste et djihadiste l’année précédente, la Minusma, au budget annuel de plus d’1 milliard de dollars, est la mission la plus meurtrière au monde pour les Casques bleus avec plus de 150 morts dans des actes hostiles.
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