La plateforme de réservation ne peut désormais plus exiger des hôteliers qu’ils lui proposent le prix le moins cher et les meilleures conditions, en vertu d’un nouveau règlement européen.
Fin de monopole pour Booking en Europe. Les hôtels sont désormais libres de proposer sur leur propre site internet ou sur d’autres canaux de meilleurs tarifs que sur la plateforme néerlandaise de réservation, a annoncé la Commission européenne ce jeudi 14 novembre.
Booking avait été désignée en mai comme l’un des quelques géants de la Tech soumis dans l’UE à de nouvelles règles de concurrence plus strictes, aux côtés d’Alphabet, Amazon, Apple, Meta et Microsoft, en vertu du nouveau règlement sur les marchés numériques (DMA). L’entrée en vigueur des obligations pour Booking intervient donc ce jeudi.
Concrètement, cela signifie que les hôtels, sociétés de locations de voitures et autres prestataires de services touristiques, «peuvent désormais proposer des prix et des conditions différents (et éventuellement meilleurs) sur leur propre site web ou d’autres canaux que sur Booking.com», a expliqué la Commission dans un communiqué.
«Booking n’aura pas le droit d’augmenter les taux de commission ni de déréférencer les offres» des entreprises qui proposent des prix différents sur un autre site, a-t-elle précisé. L’exécutif européen estime ainsi que «d’autres plateformes et prestataires de services pourront (les) concurrencer dans des conditions plus équitables, stimulant l’innovation et réduisant les prix».
Menaces d’amende
Par ailleurs, les hôtels et autres services touristiques auront accès «en temps réel et en continu» aux données qu’eux-mêmes et leurs clients génèrent via l’utilisation de Booking. «Les utilisateurs professionnels peuvent désormais choisir de transférer les données qu’ils ont générées sur Booking.com vers des plateformes alternatives» afin de «développer des offres plus innovantes et personnalisées».
Pour démontrer sa pleine conformité avec le DMA, Booking a présenté les mesures prises dans un rapport accessible sur le site internet de la Commission. Bruxelles va «analyser attentivement» ce document et «évaluer» si les mesures mises en œuvre répondent effectivement aux obligations.
«À compter d’aujourd’hui, échéance fixée par la Commission européenne, Booking.com répond aux exigences de la loi sur les marchés numériques (Digital Markets Act) dans l’Espace Économique Européen, a confirmé l’entreprise. Nous continuerons à offrir l’expérience attendue par nos clients voyageurs et nos partenaires d’hébergement, en innovant pour créer des produits et des services de confiance qui répondent à leurs besoins en constante évolution.»
En cas de violation des règles du DMA, la Commission peut imposer des amendes pouvant atteindre jusqu’à 10% du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise, voire jusqu’à 20% en cas de récidive. Bruxelles pourra aller dans les cas extrêmes jusqu’à contraindre l’entreprise concernée à vendre certaines activités ou lui interdire de procéder à certaines acquisitions.
Le règlement sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur début mars, vise à surveiller et endiguer les abus de position dominante pour mieux protéger l’émergence et la croissance de start-up en Europe et améliorer le choix offert aux utilisateurs.
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