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La Chine et les États-Unis sont les plus vulnérables face au risque climatique

Selon cette analyse, la Chine, les États-Unis et l’Inde, moteurs de l’économie mondiale, concentrent à eux seuls 80% des 50 territoires les plus à risque pour les bâtiments.

Des régions de Chine et des États-Unis à l’importance cruciale pour l’économie mondiale sont les plus exposées aux effets destructeurs du changement climatique, conclut une étude inédite publiée lundi, qui analyse les risques pour les bâtiments.

La société XDI, basée en Australie et spécialisée dans l’évaluation des risques climatiques pour le compte d’investisseurs ou analystes financiers, a passé en revue plus de 2600 territoires à travers le monde (États américains ou indiens, provinces chinoises, régions françaises…) pour classer leur vulnérabilité à l’horizon 2050.

«On obtient un signal très fort sur des pays comme la Chine, les États-Unis et l’Inde. Il s’agit en gros des moteurs de l’économie mondiale, où se concentrent de nombreuses infrastructures», a résumé Karl Mallon, directeur de la science et de l’innovation de XDI, lors d’une présentation à des journalistes. Ces trois pays concentrent ainsi à eux seuls 80% des 50 territoires les plus à risque, selon le classement dévoilé par XDI.

Sur les 10 premiers, neuf sont chinois, à commencer par les provinces de Jiangsu, Shandong et Hebei à l’est du pays. La carte du monde publiée par XDI se colore ainsi nettement de nuances de rouge – signe du risque – en Chine.

Des États américains à l’importance économique importante figurent également en bonne place dans le classement: Floride (10e), Californie (19e), Texas (20e)…

Des régions d’Inde, d’Indonésie ou encore du Brésil sont aussi particulièrement menacées. Pour l’Europe, le land allemand de Basse-Saxe est le territoire le plus exposé (56e rang mondial).  

«Fuite des capitaux»
La méthodologie de XDI se concentre sur le risque pour les bâtiments posé par huit conséquences du réchauffement climatique: les inondations fluviales et de surface, les inondations côtières, la chaleur extrême, les incendies de forêt, les mouvements de terrain (liés à la sécheresse), les vents extrêmes et le gel-dégel.

Les calculs se fondent sur un scénario pessimiste des experts climat de l’ONU – le GIEC – d’un réchauffement de la planète supérieur à 3°C d’ici à la fin du siècle, avec des émissions élevées. Il est généralement retenu comme base d’évaluation du risque par les banques, selon XDI.

«Nous diffusons cette analyse en réponse à des demandes provenant d’investisseurs qui réclamaient des données sur les risques à l’échelle régionale», a expliqué Rohan Hamden, le directeur général de XDI. «Dans la mesure où les infrastructures bâties se superposent généralement à des niveaux élevés d’activité économique et de valeur en capital, il est impératif que le risque physique lié au changement climatique soit mieux compris et évalué», avance-t-il.

Les auteurs soulignent que cet état des lieux doit encourager les pays à moins émettre de CO2 pour limiter le réchauffement et les catastrophes qui l’accompagnent. Mais ils soulignent qu’il aura aussi des conséquences financières – par exemple sur le prix de certaines obligations – et sur le comportement des acteurs économiques.

«Les gens qui voudront implanter une usine ou une chaîne logistique dans ces États et provinces vont y réfléchir à deux fois», prédit Karl Mallon. «On pourrait avoir dans le meilleur des cas une prime de risque dans ces territoires et au pire une fuite des capitaux de la part des investisseurs qui cherchent des refuges sûrs».

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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