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La CEDEAO «regrette» le décret de la junte malienne sur le retour à un pouvoir civil

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a «regretté» que la junte malienne n’ait pas attendu la fin de négociations avec elle pour fixer l’échéance d’un retour des civils au pouvoir, et souligné dans un communiqué publié mardi 7 juin au soir que le dialogue continuait.

Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a signé lundi un décret stipulant que les militaires gouverneraient jusqu’en mars 2024 avant de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de cette période dite de transition. Ce décret a été rendu public alors que la junte et la CEDEAO étaient toujours en discussion sur la durée de la transition.

Le sommet renvoyé en juillet
La CEDEAO fait pression depuis la prise du pouvoir par les militaires en août 2020 pour un retour rapide des civils à la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique. Elle a infligé le 9 janvier au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières pour stopper le projet des colonels qui était alors de diriger jusqu’à cinq années supplémentaires.

La CEDEAO a renvoyé samedi à un sommet prévu le 3 juillet une décision sur la levée éventuelle des sanctions, faute d’accord entre ses membres.

La CEDEAO a dit mardi soir «prendre acte» du décret. «Elle regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore en vue de parvenir à un consensus», a-t-elle ajouté. Le médiateur de la CEDEAO, le Nigérian Goodluck Jonathan, «poursuivra les échanges avec les autorités du Mali en vue de parvenir à un chronogramme (calendrier) mutuellement acceptable», a-t-elle conclu.

Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a assuré ne craindre «absolument pas» un accès de tension avec la CEDEAO. Au contraire, le décret «est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue» des autorités, a-t-il déclaré lundi soir à la télévision publique, en faisant valoir que le décret aurait pu être signé avant et qu’il prenait effet rétroactivement.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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