Chronique

La belle et la brute

Elle était belle et d’une resplendissante douceur voluptueuse si bien qu’elle fut très courtisée. Tout le monde la parait de belles vertus.

Pendant que les autres filles d’autres régions se disputaient, se menaient la guerre jusqu’à se mettre en haillons, elle était restée coquette et pleine de grâce. Sa demeure était si stable qu’on la donnait en exemple partout dans le monde.

Séduits, les Toubab l’entouraient d’une touchante affection et lui faisaient des privilèges et autres cadeaux qu’ils n’offraient à aucun autre. Elle fut aimée par deux hommes à qui elle s’était pacifiquement liée.

Si le deuxième, malgré quelques chahuts, reprit ses esprits pour ne pas complètement défigurer la belle fille, ainée de la paix.

L’autre, celui qui lui succéda dans la demeure de la dame, lui avait promis beaucoup de présents pour la rendre encore plus captivante.

Tous les hommes et femmes autour de la belle lui firent confiance de par sa jeunesse, mais également par sa touchante sincérité.

Mais dès qu’il commença à se plaire chez la belle, il se métamorphosa. Il se mit à lui raconter des sornettes, se dédire et la flouer.

Personne ne reconnaissait plus le jeune homme qui avait juré un amour loyal à la belle. Il se mit à la défigurer, lui enlever ses luxueux habits pour la mettre en guenilles.

A jeter ses parures dans la rue. Les anciens qui vinrent le raisonner pour qu’il fasse preuve de douceur envers la belle, il les renvoya sans ménagement.

Sourd et aveugle, il n’entendit point le cri de la rue ni la douleur des siens, croyant qu’il réussirait l’exploit de faire taire son troisième rival comme il l’avait fait avec deux autres opposants.

Et circonstance aggravante, il sortit ses bergers allemands pour traquer les enfants du voisinage qui criaient famine. Sentant son pouvoir vaciller, il se résolut à parler à son peuple. Hélas pour lui, rien ne sera plus comme avant.

Devenu mégalo, désormais c’est en solitaire qu’il gouvernera. Il est parvenu à ôter toute grâce à la belle démocratie que nous enviait le monde. Une vitrine définitivement craquelée

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