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Kadia et sa fille Nabou tuées par le tahitien qui les hébergeait à Vigneux-sur-Seine (Essonne)

Le drame s’est déroulé dans un logement social, ce lundi matin. L’auteur présumé des coups de couteau a été interpellé. Une enquête a été ouverte.

Le regard dans le vide, la mine triste, une poignée de voisines s’est réunie au pied du bâtiment où, quelques heures plus tôt, Kadia, 50 ans, et sa fille Nabou, 14 ans, ont été poignardées à mort, ce lundi matin, dans un logement social de Vigneux-sur-Seine (Essonne).

L’auteur présumé de ce double homicide, chez qui elles étaient hébergées, a été interpellé par les forces de l’ordre juste après les faits.

Né en 1977, cet homme sous curatelle, inconnu des services de police et de gendarmerie, a été placé en garde à vue. Une enquête pour homicides volontaires a été confiée aux policiers de la sûreté départementale de l’Essonne.

Selon les premiers éléments de l’enquête, la mère et sa fille ont tenté de fuir ce logement, situé au 4e étage d’un immeuble de la rue du 14-Juillet, après avoir été attaquées au couteau. « Nabou a tout fait pour sauver sa mère, témoigne une voisine. Elle l’a tirée dans l’ascenseur et a frappé aux portes des voisins pour appeler à l’aide. C’était vraiment une fille bien. »

Mais les blessures de Kadia sont trop graves, elle décède dans le hall avant l’arrivée des secours. Nabou, elle, est grièvement touchée lorsqu’elle est prise en charge. Elle succombera à ses blessures à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne).

Dans cette petite résidence de Vigneux-sur-Seine, Nabou et Kadia laissent l’image d’une relation fusionnelle. « On ne voyait jamais l’une sans l’autre, se remémore une proche. Même pour les courses, elles étaient toujours ensemble. »

De l’aveu de tous, Nabou était « calme », « discrète », « souriante » et parfois même «un peu timide».«Elle ne se confiait qu’à ses copines du collège Henri-Wallon », assure une adolescente du quartier. Sa mère, elle, accordait une large place à la religion. « Elle venait souvent voir ma mère pour en parler autour d’un thé », complète un adolescent qui vit dans un immeuble voisin.

Le suspect aurait été en couple avec la mère de famille
Dans la résidence, le profil de l’homme interpellé dénote de celui des victimes. Selon les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs, le suspect et la mère de famille auraient entretenu une relation de couple par le passé. Mais l’adolescente n’était pas sa fille.

« On le voyait souvent rentrer complètement ivre, assure un voisin. Quand il ne buvait pas, il était gentil et poli. Mais quand il avait bu, ce n’était plus le même. Un ami a même dû déménager à cause de lui. Il faisait du bruit et son appartement était infesté de punaises de lit. C’était sûr que quelque chose allait arriver, les gens se plaignaient de lui. »

Le suspect tient des propos incohérents
Lors de son interpellation, cet homme de 45 ans a tenu des propos incohérents. À la demande du parquet, il a été soumis ce lundi après-midi à un examen psychiatrique.

Cette dérive, accentuée par une consommation d’alcool, avait déjà été signalée par la municipalité. « Il est connu de notre centre communal d’action sociale mais il n’a jamais fait preuve de violence, réagit le maire Thomas Chazal (LR). Ce problème d’alcool était connu, il a plusieurs fois été retrouvé ivre sur la voie publique. »

Face à l’extrême violence des faits, une cellule psychologique a été mise en place par la mairie et le bailleur social, Toit et Joie. Ce lundi, des jeunes filles de la résidence réfléchissaient à la manière dont elles pouvaient rendre hommage aux deux défuntes. « On fera peut-être un goûter », avance l’une d’elles. « On ne sait même pas quand auront lieu les obsèques », complète son amie.

Florian Garcia avec Le Parisien

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