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Joe Biden veut que Lloyd Austin, ancien général noir, dirige le Pentagone

Le Sénat Américain doit encore confirmer ce choix, ce qui n’est pas joué d’avance. Mais s’il accepte, la plus grande armée du monde sera pour la première fois dirigée par un Afro-américain. Lloyd Austin avait travaillé avec Joe Biden lorsque ce dernier était vice-président.

C’est Politico qui le premier a révélé l’information, ensuite confirmée par le New York Times, CNN et la chaîne ABC. L’équipe de Joe Biden n’a fait aucun commentaire. Le président démocrate pourrait dévoiler le nom d’Austin ce mardi. Il semble ainsi avoir été préféré à Michele Flournoy, qui aurait pu devenir la première femme à diriger le Pentagone.

Problème, il n’a pris sa retraite qu’en 2016
Les deux hommes se connaissent du temps de la vice-présidence : Biden avait supervisé la décision de Barack Obama de retirer 50 000 soldats américains d’Irak en 2011. Issu de la prestigieuse académie militaire de West Point, l’ex-général a servi plus de 40 ans dans l’armée de terre, où il a grimpé les échelons avant d’occuper des postes de responsabilité, notamment le commandement des forces américaines au Moyen-Orient. Lloyd Austin avait succédé à la tête du CENTCOM à Jim Mattis, qui fut le ministre de la Défense de Donald Trump de 2017 à 2019, et la dernière personnalité emblématique à ce poste.

Comme beaucoup de ses prédécesseurs, le général « quatre étoiles » a pris sa retraite (en 2016) pour se reconvertir dans l’industrie privée de la défense. Il siège notamment au conseil d’administration de Raytheon Technologies, la 3e plus grosse entreprise d’armement au monde, ce qui lui a été reproché par certains progressistes.

De fait, sa confirmation par le Sénat n’est pas acquise : des élus du Congrès et des experts en sécurité nationale se sont prononcés contre sa nomination, notant que sa retraite datait de moins de 7 ans. Le Congrès américain, qui tient au contrôle civil sur les militaires, gage d’une armée apolitique, a adopté une réglementation stipulant qu’un ancien militaire devait être à la retraite depuis plus de 7 ans pour devenir ministre de la Défense.

Premier militaire choisi par le président Trump pour diriger le Pentagone, James Mattis avait dû obtenir le feu vert du Sénat. Des grands noms démocrates avaient refusé, notamment Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Cory Booker. D’autres avaient cédé exceptionnellement, jugeant que l’expérience de Mattis compensait l’inexpérience de Trump. Ils pourraient cette fois l’entendre autrement.

Les conservateurs ne sont pas en reste. « Sa candidature ne devrait pas être considérée, de même que celle de Mattis n’aurait pas dû l’être », a tweeté lundi l’élu conservateur Justin Amash. « La loi interdit aux membres récemment retraités des forces armées de servir à ce titre civil. Biden serait le deuxième président consécutif à violer cette norme ».

Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche, s’est engagé tout au long de la campagne à respecter les traditions, contrairement au disrupteur Donald Trump.

C’est pourquoi le choix de Michèle Flournoy, qui fut n° 3 du Pentagone, n’est pas abandonné. Elle avait reçu lundi le soutien de poids du démocrate Adam Smith, président de la commission des Forces armées de la Chambre des représentants, qui a jugé qu’elle était « de loin la personne la plus qualifiée pour ce poste ». Mais elle était jugée, par l’aile gauche de Biden, trop proche de l’industrie de la défense. Et des parlementaires et personnalités noirs ont appelé Joe Biden à nommer davantage d’Afro-Américains à des postes clés de son cabinet, pour ressembler à la société américaine.

J.Cl. avec agences

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