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Insécurité routière: Avec 3000 morts sur les routes entre 2017 et 2020, le Sénégal veut corser la répression

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les accidents de la circulation causent 1,35 million de morts par an à travers le monde dont les 90 % sont concentrés dans les pays à faible et moyen revenus, en l’occurrence les Etats africains.

Au Sénégal, en dépit du développement et de la qualité du réseau routier et autoroutier (225 kms) et bien que le renforcement de l’arsenal réglementaire et législatif à travers l’actualisation des textes pour combattre avec plus de fermeté les comportements irresponsables soit en cours, 3000 personnes auraient trouvé la mort sur nos routes entre 2017 et 2020. Dans cette hécatombe, c’est l’indiscipline notoire des conducteurs qui est indexée en premier.

Ce sont des chiffres de l’OMS : les accidents de la circulation causent 1,35 million de morts par an à travers le monde dont 90% sont concentrés dans les pays à faible et moyen revenu, en l’occurrence, les Etats Africains. Il y a aussi à déplorer des blessures graves, des mutilés affectant les usagers de la route. Au-delà des souffrances humaines et sociales que provoquent les accidents, ceux – ci causent des pertes socio – économiques énormes à l’échelle de la Nation (ménages, entreprises, administrations).

Au Sénégal, malgré le développement et la qualité du réseau routier et autoroutier, on enregistre depuis quelques années sur nos routes, la recrudescence d’accidents de la route dont un grand nombre mortels. On estime à environ 3 000 le nombre de tués sur nos routes entre 2017 et 2020, un bilan jugé exorbitant sur une population d’environ 16 millions d’habitants et un parc automobile estimé à six cent soixante mille (660 000) véhicules.

En 2020, malgré les mesures restrictives dans les transports, liées à la lutte contre la propagation du Covid-19, près de 877 décès, soit plus de 70 par mois, ont été dénombrés contre 745 en 2019, soit une hausse de 17 % en valeur relative.

Cette hécatombe s’explique en grande partie par une indiscipline notoire des conducteurs. Des vies perdues à cause de la vitesse, de la fatigue, de la somnolence au volant, de l’alcool mais surtout, dans la plupart des cas, le non-respect des règles de circulation.

Voici le tableau sombre que notre pays affiche au moment où s’est ouvert hier (mercredi), à Saly, l’atelier de partage et de plaidoyer du projet « Roadmaps To Security In Senegal and Burkina –Faso » autrement dit « Lutter contre l’insécurité routière sous toutes ses formes au Sénégal et au Burkina Faso », mis en œuvre par le consortium Partners Global, Partners West Africa -Sénégal et la Fondation pour la Sécurité du Citoyen, sur financement du Département d’Etat Américain à travers le bureau de l’International Narcotics and Laws Enforcement Affairs (INL).

Un plan national de sécurité routière 2021/2030 en cours…
Il est à noter que notre pays s’est engagé dès 2011 dans la première décennie d’action de la sécurité routière, avec l’établissement d’un Plan national de Sécurité Routière (PNSR) de dix ans en cours d’actualisation pour la nouvelle décennie 2021-2030 durant laquelle il ambitionne de réduire de 50 % le nombre de décès et blessés graves.

Un des principaux résultats positifs de la mise en œuvre du PNSR est perceptible dans la nouvelle Loi d’Orientation des Transports Terrestres (LOTT) de 2020, principalement à travers la création d’une structure autonome chargée de la sécurité routière.

La mise en place de cette structure pluri- disciplinaire devrait être accompagnée d’un vaste programme d’acquisition d’équipements et de matériels performants de sécurité routière, la professionnalisation des transporteurs, la modernisation du permis de conduire, et le renouvellement du parc de véhicules.

Ainsi, notre pays, à travers le ministère des Infrastructures des Transports Terrestres et du Désenclavement, est en train de renforcer son arsenal réglementaire et législatif à travers l’actualisation des textes pour combattre avec plus de fermeté les comportements irresponsables.

Ces réformes commencent à se concrétiser. D’abord à travers une nouvelle loi d’orientation des transports, qui prévoit l’interdiction formelle d’importation de véhicule accidentés et de toute transformation artisanale de véhicules destinés au transport de marchandises en véhicules de transports de passagers ou de véhicules d’origine afin d’augmenter les places assises ; l’interdiction de l’importation des pneus usagés et le rechapage non contrôlé, le renforcement du contrôle routier en déployant des brigades mixtes sur tout le territoire national.

Cette loi d’orientation prévoit aussi le renforcement des effectifs des agents et fonctionnaires assermentés du ministère pour des contrôles routiers plus fréquents, réguliers et efficaces ainsi que la réorganisation des auto-écoles pour améliorer la formation initiale et continue pour les chauffeurs professionnels.

L’autre aspect important est la refonte du Code de la Route dans le sens de la prise en compte du durcissement des sanctions à travers la refonte du code de la route, la lutte contre le transport irrégulier, le renforcement des conditions de délivrance des permis de conduire, la réorganisation des auto-écoles etc.

Etienne Ndiaye

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