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Indignation après l’incarcération de Loïc Lawson et Anani Sossou, deux journalistes togolais

Indignation après l’incarcération de Loïc Lawson et Anani Sossou, deux journalistes togolais

Plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile togolais ont dénoncé vendredi l’incarcération pour « diffamation » de deux journalistes qui avaient affirmé sur les réseaux sociaux qu’un ministre s’était fait voler l’équivalent de 600.000 euros à son domicile.

La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile), « demande avec insistance que soit mis fin à la détention préventive des deux journalistes Loïc Lawson et Anani Sossou afin que ces derniers puissent se défendre en étant libres dans ce procès inique et choquant qui leur est fait par le ministre d’Etat Kodjo Adedze ».

Les Forces démocratiques pour la République (FDR, opposition), « condamne avec la dernière vigueur cet énième acharnement du même ministre Adedze contre les journalistes qui ne font que leur métier d’information ».

Le Patronat de la presse togolaise (PTT) l’une des organisations des patrons de presse « exprime son indignation et ses inquiétudes face à l’allure que prend cette affaire » et rappelle que « la privation de liberté ne doit pas être la règle », dans un communiqué comme la DMP et les FDR.

Loïc Lawson, directeur de publication du journal Flambeau des Démocrates, et Anani Sossou, journaliste indépendant, ont été incarcérés à la prison civile de Lomé mercredi pour « diffamation et atteinte à l’honneur du ministre et incitation à la révolte », pour avoir affirmé sur les réseaux sociaux que le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière, Kodjo Adedze, s’était fait voler 400 millions FCFA (604.875 euros) à son domicile.

Le ministre, qui avait bien déclaré un cambriolage auprès de la police sans que le montant soit rendu public, avait porté plainte contre eux.

Le journaliste turc Baris Pehlivan libéré après trois mois de prison
Le journaliste turc Baris Pehlivan, sommé par SMS de regagner sa prison il y a trois mois pour la cinquième fois en deux ans, a été libéré vendredi ont rapporté les médias turcs. 

« Je n’aurai jamais du vivre ce que j’ai enduré depuis trois mois. (…) Je vais continuer à faire du journalisme de la même manière que je faisais avant », a affirmé M. Pehlivan aux journalistes à sa sortie de prison.

Le journaliste avait été incarcéré pour la cinquième fois en deux ans en août à la suite d’un SMS le sommant de se présenter au centre de détention de Marmara, l’ancienne prison de Silivri, où sont détenus beaucoup d’opposants.

Sa demande de remise en liberté conditionnelle avait initialement été rejetée à cause d’une plainte pour « insulte envers un fonctionnaire » concernant un article qu’il a écrit sur la corruption au sein de la justice.

Il a finalement pu être libéré après le retrait de cette plainte.

Ancien rédacteur en chef de Oda TV et contributeur au quotidien Cumhuriyet, Baris Pehlivan, 40 ans, a été condamné pour violation de la loi sur les services secrets à trois ans et neuf mois de prison en 2021, puis libéré une première fois après six mois de détention.

Incarcéré à cinq reprises et remis en liberté conditionnelle, il est accusé d’avoir rapporté en 2020 la mort d’un officier du renseignement turc en Libye, où Ankara avait apporté son soutien à un gouvernement reconnu par l’ONU.

Ce décès n’a jamais été démenti par les autorités turques.

Une vingtaine d’organisations de protection des journalistes avaient dénoncé un « harcèlement judiciaire » à son encontre.

Selon le dernier classement RSF, la Turquie figure en 2023 au 165e rang sur 180 pays.

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